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Salle Pleyel le 14 juin : Tchaïkovski et Chostakovitch dirigé par Vasily Petrenko avec Julia Fischer

Julia Fischer by KASSKARA

Julia Fischer, violon
Vasily Petrenko, direction
Orchestre Philharmonique de Radio France

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Piotr Ilytch Tchaïkovski : Concerto pour violon et orchestre en ré majeur, opus 35
Dimitri Chostakovitch : Symphonie n°4 en ut mineur, opus 43
vendredi 14 juin 2013 à 20 h - Salle Pleyel (Paris)

L’Orchestre philharmonique de Radio France dirigé par le chef russe Vasily Petrenko et Julia Fischer, violon, étaient ce soir-là les interprètes d’un concert entièrement dévolu à la musique russe.

La soirée débutait par le très célèbre Concerto pour violon de Tchaïkovski, une œuvre que le compositeur écrit en 1878 à Clarens dans le cadre enchanteur des rives du lac Léman. Bien qu’aujourd’hui ce Concerto soit au moins aussi célèbre que le Concerto pour violon de Brahms, ses débuts furent plutôt pénibles, car son dédicataire, Léopold Auer, rebuté probablement par les incroyables difficultés techniques qu’il recelait, le déclara injouable. Néanmoins la première exécution publique eut lieu le 8 décembre à Vienne par le violoniste Alexandre Brodsky, l’orchestre étant dirigé par le fameux chef d’orchestre Hans Richter. Le premier mouvement Allegro moderato d’une grande vigueur, maintient constamment entre le violon et l’orchestre un dialogue tendu, qui tourne parfois à la violence, exigeant de la part du soliste un engagement et une virtuosité inouïes. Le deuxième mouvement indiqué Canzonetta contraste fortement avec le fiévreux premier mouvement et frappe par son ton méditatif et rêveur. Avec le troisième mouvement, Tchaïkovski décide de nous entraîner dans un tourbillon sonore marqué par des mélodies empruntées au folklore tzigane ; là-aussi la virtuosité la plus extravagante est exigée du soliste qui voit s’accumuler à l’infini d’incroyables difficultés violonistiques imaginées par Tchaïkovski. Julia Fischer guère impressionnée par les complexités d’une œuvre déclarée jadis injouable, maîtrise avec une stupéfiante virtuosité chaque piège que tend ce Concerto diabolique. Jusqu’au bout elle domine l’œuvre avec un étonnant sang-froid, révélant chaque détail de ce Concerto avec une musicalité et un panache qui forcent l’admiration. Acclamée avec frénésie par un auditoire enthousiaste, Julia Fischer très généreuse en bis donnera au public de la Salle Pleyel non seulement le très virtuose 3e mouvement de la Sonate pour violon de Paul Hindemith, mais également la Sarabande de la Sonate en ré mineur de Johann Sebastian Bach.
Ecrite entre septembre 1935 et mai 1936, la Quatrième Symphonie de Chostakovitch surprend d’une part par ses dimensions (d’une durée dépassant une heure !) et par l’effectif instrumental énorme que réclame son exécution. Pas moins de huit cors, deux tubas , une armada de bois, trompettes, trombones, cordes et deux harpes, sans compter la présence de deux timbaliers, sont nécessaires à Chostakovitch pour mener à bien ce qu’il tente de faire entendre dans cette étonnante Quatrième Symphonie qui s’éloigne définitivement de ses trois premières symphonies. Composée au temps des purges staliniennes, cette Quatrième Symphonie reflète avec éclat les états d’âme d’un compositeur que menace constamment un régime ombrageux qui sème la terreur dans tous les milieux de l’intelligentsia russe. Le premier mouvement Allegro poco moderato d’une durée presque équivalente aux deux derniers mouvements nous mène droit dans les ténèbres d’un univers sans espoir. Puis surviennent sans crier gare d’incroyables chocs monstrueux, alors  que de terrifiants abîmes vertigineux s’ouvrent sous nos pas. Quelques passages frôlent  parfois le cocasse, mais sont rapidement anéantis par d’autres épisodes chargés d’angoisse et de terreur. Le deuxième mouvement affiche ouvertement ses références mahlériennes, laissant place à un bref Largo enchaîné à l’Allegro final. A nouveau les cauchemars du premier mouvement réapparaissent, le chaos et l’horreur triomphent à nouveau matérialisés par de terrifiants tutti et l’œuvre s’achève dans un climat de folie, semblant s’enfoncer dans d’insondables brouillards d’où nul ne pourra jamais s’évader. Dans ce dernier mouvement(Allegro) plus que jamais l’ombre de Mahler plane en particulier celle d’une œuvre ultime du compositeur autrichien :Das Lied von der Erde. L’interprétation de Vasily Petrenko dirigeant avec une énergie et une détermination peu communes les musiciens de l’Orchestre Philharmonique de Radio France, relève de l’admirable, du prodige. Vasily Petrenko en effet avec cette interprétation parvient à  égaler ce que réalisa, vers la fin des années Soixante-dix, Kiril Kondrachine dirigeant la même œuvre à la tête de l’Orchestre de Paris au Théâtre des Champs-Elysées.

vasily-petrenko

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