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CD : Schubert par Ismaël Margain et Guillaume Bellom

Schubert Margain Bellom

Piano
Schubert
Fantaisie en fa mineur, D 940
Allegro en la mineur  « Lebensstürme »D.947
Sonate en ut majeur « Grand Duo »D.812
Aparté (Distribution Harmonia Mundi)
durée du CD : 78’57’’
Notation : etoile-orangeetoile-orangeetoile-orangeetoile-orangeetoile-orange(5/5)

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Seul peut-être parmi les compositeurs romantiques de sa génération, Franz Schubert consacre 35 opus pour piano à quatre mains. On aurait pu croire que Schubert sur un nombre d’œuvres aussi conséquent se serait laissé aller à la banalité ou à l’ordinaire. Mais Schubert refusant la médiocrité ne nous a laissé dans ce domaine spécifique que des œuvres parfois inégales mais jamais indigentes sur le plan de l’invention et du discours musical.

Les trois œuvres présentes sur ce CD l’attestent de façon magistrale. L’étrange Fantaisie  en fa mineur, D.940 qui débute ce récital pour piano à quatre mains nous mène dans des contrées propices au rêve que seul sait distiller Schubert. La seconde pièce de ce récital Schubert est un Allegro en la mineur qui semble au cours de sa progression, accumuler toutes les tensions et tous les changements d’atmosphère. Certains musicologues semblent persuadés à propos de la Sonate en ut majeur « Grand Duo »qu’elle est peut-être l’ébauche du manuscrit d’une symphonie perdue. Ce qui peut peut-être justifier les dimensions inusitées de l’œuvre qui approche près de quarante cinq minutes. Quoi qu’il en soit cette Sonate est très certainement une des œuvres majeures de Schubert dans le domaine très particulier du piano à quatre mains. Elle débute par un Allegro moderato très développé qui atteint près d’un quart d’heure et contient de très belles idées mélodiques prodiguées à profusion par un compositeur généreux, toujours inspiré. Avec l’Andante qui constitue le second mouvement de cette Sonate, Schubert nous distille un message musical qui devient soudainement plus oppressant, alors que le Scherzo qui suit immédiatement nous ramène sans peine vers un Schubert beaucoup plus léger, presque insouciant et joyeux. Le dernier mouvement nous emporte vers des contrées infiniment moins sombres que l’Andante. Ici l’optimisme irrépressible du compositeur viennois a encore une fois repris le dessus. Très convaincant, le jeu à la fois puissant et nuancé d’Ismaël Margain et Guillaume Bellom  est à la hauteur de ces trois œuvres parfois complexes de Schubert. Sans pour autant bousculer une discographie imposante, leur version réellement habitée de ce répertoire schubertien peut logiquement  leur attribuer d’office une place enviable dans cette hiérarchie discographique décidément très disputée.

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