CD : Arcangelo Corelli, Stravaganza
Arcangelo Corelli, Giovanni Battista Reali
Aparté (Distribution : Harmonia Mundi)
durée du CD : 61’12’’
Notation : 
(5/5)
LA SUITE APRÈS LA PUB
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C’est dans une rue tranquille du 5e arrondissement de Paris dans un petit temple protestant à l’acoustique étonnante de précision que se donnait il y a tout juste quelques mois un concert donné par l’ensemble Stravaganza. Son programme était absolument identique au contenu de ce CD et rendait hommage à Arcangelo Corelli et à un compositeur beaucoup plus méconnu Giovanni Battista Reali, admirateur notoire de Corelli et cadet de celui-ci de près de trente ans.
Ce CD s’ouvre donc d’abord par une œuvre de Giovanni Battista Reali, un Capriccio Primo d’une belle facture, révélant un compositeur doté d’une grande sensibilité, qui bien qu’admirateur inconditionnel de Corelli, révèle un compositeur talentueux et inspiré. Bien entendu après cette entrée en matière dispensée par un fervent admirateur de Corelli, c’était à celui-ci de se manifester après cette sorte d’ouverture symbolisée par le Capriccio Primo de Reali. C’est ainsi que nous sont proposées 7 Sonatas allant de l’opus .2 à l’opus.3 et 4.La plupart sont construites en 4 mouvements, mais celle de l’opus.4 n.10 n’en possède que trois. Ce qui frappe chez Corelli, c’est la gravité, l’émotion, le compositeur semble s’astreindre à une certaine austérité, refusant à part dans les mouvements vifs, une quelconque recherche de brillant que le compositeur juge superflue, hors de propos. Rompant toute allégeance à l’apparente sévérité des Sonatas de Corelli, l’ensemble Stravaganza décide de conclure ce CD de manière surprenante en inscrivant à son programme une autre œuvre de Reali qui ouvre ce CD. Il s’agit d’une Folia op.1 dont le choix surprend d’autant plus que l’on connaît fort bien une Sonata « La Folia » due à Corelli lui-même, une Sonata qui appartient à l’opus 5 du compositeur.
Reprenant donc le fameux thème de « La Folia » qui hantera pour longtemps l’imaginaire de bon nombre de compositeurs depuis le 17e siècle jusqu’à la première partie du 18e siècle, Giovanni Battista Reali va s’emparer de ce fameux thème et le porter à incandescence avec une virtuosité et une inventivité stupéfiantes. C’est à l’ensemble Stravaganza que revenait la difficile tâche de redonner à Reali et Corelli toute leur originalité, toute leur fraîcheur et toute leur incroyable vitalité. Une mission que l’ensemble Stravaganza menait à bien grâce à un enthousiasme très communicatif, malgré les difficultés d’exécution inhérentes à ce genre de répertoire.
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