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  • Michel Jakubowicz
  • Musique

CD : Beethoven - Complete Piano Sonatas par Maurizio Pollini

Beethoven-Complete Piano Sonatas Maurizio Pollini

Intégrale des sonates pour piano de BEETHOVEN
Deutsche Grammophon (Universal)
CD 1 :65’27’’ CD 2 : 72’49’’ CD 3 : 69’35’’
CD 4 : 74’05’’ CD 5 : 74’20’’ CD 6 : 76’18’’
CD 7 : 71’44’’ CD 8 : 81’58’’
Notation : etoile-orangeetoile-orangeetoile-orangeetoile-orangeetoile-orange (5/5)

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Tout comme ses 17 Quatuors à cordes, les trente deux Sonates pour piano de Beethoven occupent dans l’œuvre du Maître de Bonn, une place considérable. La majorité de cet extraordinaire édifice instrumental  est par ailleurs composée dans un laps de temps relativement court puisque la composition d’une grande partie de ces sonates se situe entre l’année 1793 et l’année 1805.

Ces trente deux Sonates pour piano  traversent les trois manières de Beethoven et débutent par une série de trois Sonates de l’op.2 toutes construites en quatre mouvements. Déjà , même dans ces toutes premières Sonates, Beethoven innove par rapport à Haydn en remplaçant le Menuet (présent encore dans la Sonate op.2 No1) en introduisant le Scherzo dans les deux suivantes de l’op.2 (No 2 et No3).C’est avec sa Sonate op.13 dite « Pathétique » qui se verra éditée en 1799, que Beethoven s’impose comme un compositeur tournant définitivement le dos au XVIIIe siècle, inventant un monde sonore totalement nouveau. La Sonate suivante (op.26) va encore plus loin dans sa rupture avec l’ère classique puisque Beethoven, anticipant sur la marche funèbre qui figurera dans sa Symphonie No3 « Héroïque », utilise en guise de troisième mouvement une Marcia funebre sulla morte d’un Eroe. Contemporaine de cette troisième Symphonie dite « Héroïque », la Sonate op.53 « Waldstein » débute par un Allegro con brio énergique qui sera suivi d’un mouvement se déroulant dans une sorte d’atmosphère nocturne. Quant au Rondo conclusif il est construit sur un thème chantant, d’une très grande force intérieure. Avec la Sonate No23 « Appassionata » Beethoven innove à nouveau par sa violence et l’animation extraordinaire qu’il insuffle dans le premier mouvement Allegro assai. Contrastant fortement avec ce premier mouvement volcanique, l’Andante  con moto qui lui succède ramène provisoirement la sérénité. Le dernier mouvement réintroduit l’agitation, la fièvre, dans une sorte de délire instrumental irrésistible. C’est en 1806 que Beethoven compose sa Sonate la plus monumentale, revenant en outre aux quatre mouvements. Il s’agit de sa Sonate op.106 « Hammerklavier » aux proportions gigantesques puisque l’œuvre approche les quarante cinq minutes ! L’Adagio sostenuto qui constitue le troisième mouvement de cette Sonate « Hammerklavier » approche à lui seul près d’une vingtaine de minutes et surprend par son expression poignante presque douloureuse qui le rapproche du sublime mouvement lent du Quatuor à cordes No15. Enfin, avec les trois dernières Sonates op.109, op.110, op.111, on entre dans un monde étrange entièrement tourné vers l’intériorité, celui que Beethoven nous fait découvrir au sein de ses derniers Quatuors à cordes. Maurizio Pollini qui a étalé sur près de quarante ans cette intégrale des sonates de Beethoven (de 1975 à 2014) démontre avec une belle évidence que les qualificatifs de froideur associés à ses interprétations sont erronées et malveillantes. Si ce grand pianiste italien se révèle ici comme un grand architecte de la Sonate beethovenienne, il sait aussi en faire émerger l’intense poésie et la force vitale.

Texte de Michel Jakubowicz

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