CD : Beethoven - Œuvres complètes pour violoncelle et piano – par Xavier Phillips et François-Frédéric Guy
Xavier Phillips, violoncelle
François-Frédéric Guy, piano
Evidence (Distribution : Harmonia Mundi)
CD I : 73’38’’ CD II :55’18’’
Notation : (5/5)
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C’est avec les Douze Variations de Beethoven sur l’oratorio Judas Maccabeus de Haendel que débute cette intégrale de l’œuvre pour violoncelle et piano du maître de Bonn.
Cet oratorio de Haendel qui date de 1747, permet à Beethoven de rendre un vibrant hommage au compositeur du Messie grâce à Douze Variations pleines d’esprit et d’une constante inventivité. Mozart fait aussi partie des compositeurs qu’admire Beethoven, ce qui nous vaut ces brèves mais splendides 7 Variations sur La Flûte enchantée, œuvre dans laquelle Mozart affiche clairement son adhésion à la franc-maçonnerie. Décidément La Flûte enchantée de Mozart, constitue pour Beethoven une source d’inspiration intarissable puisque qu’il consacre à nouveau 12 Variations d’une étonnante vitalité dans son op.66 à cette œuvre emblématique de Mozart. Avec la première Sonate pour violoncelle et piano op.5 No1 en Ut majeur, Beethoven commence plutôt sagement par un Adagio sostenuto, mais bien vite un Allegro dynamique et volubile prend le relais, donnant à ce premier mouvement un caractère joyeux et optimiste. Le Rondo final s’enchaînant à un Allegro vivace révèle déjà toutes les caractéristiques d’un style très personnel qui tourne définitivement le dos à l’influence de Haydn et Mozart. La Sonate pour violoncelle et piano No2 op.5 No2 qui termine ce CD I débute par un Adagio sostenuto très développé qui sera suivi d’un Allegro molto piu tosto presto d’une grande ampleur, laissant à Beethoven la possibilité d’exprimer ses capacités illimitées sur le plan de l’invention musicale. Le Rondo, suivi d’un Allegro qui constitue le troisième mouvement, est d’une vivacité irrépressible, permettant au compositeur de s’abandonner à d’étonnantes inventions qui cette fois peuvent évoquer Haydn. Le CD II début par la Sonate No3 op.69 qui date de 1808 et succède ainsi à sa Symphonie No5 composée un an plus tôt en 1807. Son premier mouvement, un Allegro non tanto d’un caractère passionné et lyrique nous livre un Beethoven rugueux et terriblement expressif. Une impression que confirme le deuxième mouvement, un Scherzo mouvementé, aux intonations presque héroïques. Un Adagio cantabile rêveur va débuter le final de cette Sonate No3, bientôt rejoint par un Allegro vivace s’autorisant toutes les audaces par sa vivacité trépidante. C’est par un Andante retenu, empreint de gravité que Beethoven débute sa Sonate No4 pour violoncelle et piano op.102 No1.Un Allegro vivace, efface rapidement cette impression fugace de gravité, permettant à Beethoven d’afficher une bonne humeur évidente. L’Adagio qui débute le
dernier mouvement, de caractère ombrageux, va laisser place à un Allegro vivace ménageant d’étonnantes surprises sur le plan du rythme et introduisant quelques espiègleries que Beethoven à l’exemple de Haydn sait faire surgir inopinément.
La Sonate No5 en Ré majeur op.102 No2, qui termine ce CD II, débute par un Allegro con brio au caractère plutôt enjoué, auquel va succéder un Adagio dans lequel Beethoven semble s’abandonner à l’introspection et à la rêverie. Le dernier mouvement, un Allegro-Allegro fugato constitue peut-être un hommage à Johann Sebastian Bach et termine de façon singulière cette œuvre magistrale. Les intégrales de l’œuvre pour violoncelle et piano sont chose rare, ce qui permet d’apprécier encore davantage la superbe performance de Xavier Phillips, violoncelle et François-Frédéric Guy, piano.
Texte de Michel Jakubowicz
CD disponible sur Amazon
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