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  • Michel Jakubowicz
  • Musique

Pomo d'Oro avec Edgar Moreau (violoncelle), à la Salle Gaveau le lundi 14 décembre 2015

Edgar Moreau concert violoncelle

Il Pomo d’Oro
Edgar Moreau, violoncelle - Riccardo Minasi, violon et direction
lundi 14 décembre 2015 - Salle Gaveau - 20h30
Platti, Vivaldi, Hasse, Telemann, Boccherini
www.philippemaillardproductions.fr

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Ce lundi 14 décembre 2015, la Salle Gaveau se transformait l’espace d’un concert en temple du baroque réunissant en 1h50 quelques représentants illustres de cette période d’une étonnante richesse musicale. C’était d’abord à un compositeur italien redécouvert récemment grâce au disque, d’ouvrir ce concert. Il s’agissait de Giovanni Benedetto Platti, auteur de 22 Concertos pour violoncelle et dont le Concerto pour violoncelle en ré majeur, D-WD 650 débutait ce concert. L’œuvre, comprenant les trois mouvements traditionnels, débute par un Allegro d’une grande pugnacité qui cède la place à un Adagio léger et volontiers volubile. L’Allegro final qui lui succède est d’un caractère vif et enjoué, accusant dans ses tournures mélodiques, l’influence d’Antonio Vivaldi. La seconde œuvre de ce concert était précisément un Concerto pour violon et cordes en mi mineur « Il Favorito » de Vivaldi, datant de 1728, contemporain d’un opéra célèbre du compositeur d’ « Orlando Furioso » (Venise 1727)
Ecrite en trois mouvements , l’œuvre possède le mordant habituel des Concertos de Vivaldi, accumulant les inventions mélodiques et les rythmes les plus variés. Le public de la Salle Gaveau reconnaissait aisément que l’Allegro final de ce Concerto anticipait largement un certain Concerto « L’automne » provenant des Quatre Saisons. Troisième œuvre figurant dans cette première partie de concert : le Concerto pour violoncelle en la mineur ; RV 419 également de Vivaldi. Ce Concerto pour violoncelle fait partie des vingt-sept Concertos que le « Prêtre Roux » dédia à cet instrument. Ici encore, l’imagination sans limites de Vivaldi déferle, multipliant les idées musicales et bousculant avec célérité toute la gamme des rythmes.
La deuxième partie de concert s’orientait d’abord vers l’Allemagne avec une Sinfonia op.5 No6 de Johann Adolf Hasse (1699-1783).Très prolifique dans le domaine de l’opéra (il en compose 60 !), il s’illustre aussi dans la musique religieuse (3 Requiem, 10 Messes, de nombreux motets). L’influence manifeste de la musique italienne sur cette Sinfonia op.5 No6 peut trouver son origine dans le fait que Johann Adolf Hasse part très jeune à Naples et étudie la musique près de maîtres tels que Porpora et Alessandro Scarlatti. C’était à présent à Georg Philipp Telemann de faire son apparition dans ce concert avec une œuvre plutôt rare : le Divertimento No3 en si bémol majeur, TWV :50 :23, dont la date de composition se situe vers 1765.D’une structure assez étrange , l’œuvre débute par un Allegro assai qui sera suivi de six Scherzo dont le dernier ( Arlechinoso-Giocoso) est d’une fulgurance, bien digne du compositeur de la Suite de Don Quichotte et de la « Wassermusik ».Cadet de Joseph Haydn,
Luigi Boccherini représente ici la partie « classique » de ce concert. Il laisse derrière lui un catalogue immense dépassant même dans le domaine du Quatuor (102) le « Père » du Quatuor à cordes : Joseph Haydn. Le Concerto pour violoncelle No2 en ré majeur, G 479 qui terminait ce concert, se compose de trois mouvements assez développés, dans lesquels le rôle du soliste, tout comme dans les Concertos de violoncelle de Haydn, acquiert une place importante, entretenant avec la partie d’orchestre un dialogue incessant.
C’était à un violoncelliste au talent prodigieux que revenait le rôle de soliste de ce concert. Il s’agit d’Edgar Moreau dont le jeu très expressif, d’une intensité formidable transcendait les œuvres de ce concert. Acclamé par un public enthousiaste, le jeune violoncelliste reprenait en guise de premier bis, soutenu par Il Pomo d’Oro, l’Allegro initial du Concerto pour violoncelle de Platti. Mais réclamé à nouveau par le public de la Salle Gaveau et sans se faire prier, Edgar Moreau prenait congé de son auditoire en interprétant la Sarabande de la Troisième Suite pour violoncelle seul de Johann Sebastian Bach, révélant ainsi les graves profonds et superbes de son violoncelle.
Michel Jakubowicz



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