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  • Michel Jakubowicz
  • Musique

Concert du 17 juin 2016 à l'Auditorium de Radio France

Mikko Franck Abramowitz chef orchestre concert radio france

Mikko Franck, direction ; Orchestre Philharmonique de Radio France ; Chœur  de Radio France ; Matthew Hamilton, chef de chœur
vendredi 17 juin 2016, 20h, Auditorium
Einojuhani Rautavaara, Apotheosis
Magnus Lindberg, Graffiti
Magnus Lindberg, Arena
Claude Debussy, Le Martyre de saint Sébastien, fragments symphoniques
maisondelaradio.fr

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Apotheosis, composé par Einojuhani Rautavaara de 1992 à 1996 provient en fait du final de sa Symphonie No6 « Vincentiana ». Une Symphonie basée sur le matériau musical de l’opéra du compositeur « Vincent » dont la date de création remonte à 1990.

Bien que ne dépassant pas dix minutes, l’effectif orchestral déployé par Einojuhani Rautavaara pour Apotheosis est considérable puisqu’il réunit dans la famille des cuivres 4 cors, 4 trompettes, 3 trombones et un tuba. L’effectif de la petite harmonie est lui aussi conséquent puisqu’il dispose de deux bassons, d’un contrebasson, de 3 clarinettes, de 2 flûtes et de 2 hautbois. A cela il convient bien sûr d’ajouter les timbales, les percussions, une harpe et les cordes. Dans cette courte pièce orchestrale restituant l’atmosphère des tableaux de Vincent Van Gogh, Einojuhani Rautavaara développe une esthétique musicale très personnelle, toujours très tonale. La seconde œuvre de ce concert et aussi la plus importante du point de vue de la durée était Graffiti de Magnus Lindberg (né en 1958). Une sorte de grande cantate pour chœur et orchestre qui se verra créée le 20 mai 2009 à Helsinki par Sakari Oramo à qui nous devons entre autres une très belle intégrale des Symphonies de Sibelius.

Un vaste orchestre et un chœur imposant

Tout comme Einojuhani Rautavaara dans Apotheosis, Magnus Lindberg a fait appel à un assez vaste orchestre auquel vient se joindre un chœur imposant. L’œuvre dégage une force indéniable sans pour autant s’engager dans l’atonalité ou l’austérité. Une œuvre qui d’une certaine façon nous fait effectuer un incroyable voyage dans le passé, puisqu’elle est en quelque sorte édifiée sur des graffitis en latin découverts à Pompéi.

Arena, une pièce complexe au langage contemporain

En troisième partie c’était à nouveau à une pièce orchestrale de Magnus Lindberg : Arena de s’imposer. L’effectif orchestral auquel fait appel le compositeur est très voisin de celui de Graffiti mais continue à en exclure le cor anglais et élimine la présence du tuba. Une œuvre complexe usant d’un langage très contemporain qui pourtant dans sa conclusion jette un regard pénétrant sur le passé en évoquant brièvement le souvenir de Sibelius et Mahler.

Le martyre chrétien par Debussy

Enfin, le concert se terminait avec quatre extraits symphoniques du Martyre de saint Sébastien de Claude Debussy, provenant d’une musique de scène composée en 1911.Une œuvre  qui sera dirigée pour la première fois par son disciple préféré André Caplet au Théâtre du Châtelet le 22 mai 1911. C’est Gabriele d’Annunzio qui écrit le livret de cette œuvre gigantesque d’une durée atteignant les cinq heures. Claude Debussy compose pour cette œuvre pas moins de dix-huit numéros, y démontrant une fois de plus sa science de l’orchestre, mise cette fois-ci au service d’un épisode tragique des premiers temps de la chrétienté se déroulant dans l’empire romain sans pitié pour les tenants de cette nouvelle foi mettant en péril ses propres fondements. Beaucoup plus tard en 1929, Ottorino Respighi traitera à son tour le thème du Martyre chrétien dans son Poème Symphonique Feste romane, avec un effectif orchestral considérable hérité de Richard Strauss.

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Un chef à la direction subtile pour un orchestre très motivé

C’était à Mikko Franck d’assurer la direction de ce concert partagé ente la Finlande et la France. Il dirigeait avec beaucoup de précision et de force le répertoire finlandais (Rautavaara et Lindberg) réservant aux quatre extraits symphoniques du Martyre de saint Sébastien de Claude Debussy un traitement tout en subtilité, révélant ainsi tout le génie d’orchestrateur de l’auteur de La Mer et de Pelléas et Mélisande, grâce à un orchestre Philharmonique de Radio France très motivé.

Texte : Michel Jakubowicz
Photo : Maison de la radio



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