Skip to main content
PUBLICITÉ
  • Michel Jakubowicz
  • Musique

Concert du 16 septembre 2016 à l'Auditorium de Radio France

Mikko FranckAbramowitz

Maîtrise de Radio France ; Mikko Franck, direction ; Renaud Capuçon, violon
Einojuhani Rautavaara, Lapsimessu (Messe des enfants)
Max Bruch, Concerto pour violon et orchestre No1
Richard Strauss, Une symphonie alpestre
Vendredi 16 septembre, 20h00, Auditorium

LA SUITE APRÈS LA PUB

C’est avec Lapsimessu (Messe des enfants) du compositeur finlandais Einojuhani Rautavaara (1928-2016) que Mikko Franck décidait de débuter son concert d’ouverture de la saison 2016-2017 avec l’Orchestre Philarmonique et la Maîtrise de Radio France.

L’œuvre qui fait alterner un chœur d’enfants et un orchestre à cordes sera créée à Espoo, le 20 décembre 1973 par le Chœur Tapiola sous la direction d’Erkki Pohjola et l’Orchestre Symphonique de la Radio finlandaise sous la direction de Leif Segerstam, chef dont on se souvient lors de prestations avec l’Orchestre de Paris. Cette Messe des enfants « Lapsimessu » d’une écriture contrapuntique soignée pour la partie purement chorale, réserve à la partie instrumentale (cordes) un traitement d’une très grande intensité émotionnelle, conférant à Lapsimessu une indéniable attractivité.

Concerto pour violon et orchestre No1 de Max Bruch (1838-1920)

Dans la seconde œuvre de ce concert, Max Bruch semble relever le défi que constituait un modèle théoriquement insurpassable : le Concerto pour violon en mi mineur de Mendelssohn, chef d’œuvre du Concerto pour violon et orchestre romantique s’imposant après le Concerto pour violon de Beethoven. Non seulement, Max Bruch compose un chef-d’œuvre  avec ce Concerto pour violon et orchestre No1 mais récidivera plus tard avec sa Fantaisie écossaise pour violon et orchestre op.46. Composé de trois mouvements dont l’Adagio est lié au Prélude, ce Concerto pour violon No1 de Max Bruch est soutenu par un orchestre richement pourvu car outre les bois il s’adjoint également la présence de quatre cors, avec bien sûr les cordes et les timbales. Ecrite sans concessions la partie dévolue au violon est d’une très grande virtuosité, exigeant la présence d’un soliste émérite et se termine par un Allegro energico d’une grande chaleur communicative, permettant au soliste de briller sans pour autant sombrer dans une virtuosité trop démonstrative.

Capucon 3 c Simon Fowler Warner Classics banner1

Symphonie alpestre, op 64 de Richard Strauss

La dernière partie de ce concert ménageait au public nombreux de l’Auditorium une surprise de taille : en effet Mikko Franck et l’Orchestre Philharmonique de Radio France proposaient une œuvre rarement exécutée au concert : une symphonie alpestre, op 64 de Richard Strauss. En effet, cette Symphonie alpestre de Richard Strauss met en jeu un effectif orchestral considérable que seules certaines Symphonies de Mahler ou de Bruckner peuvent elles-aussi exiger. L’imposante armada des cuivres impose le respect car elle  compte une vingtaine d’instrumentistes dont huit cors, sans oublier une batterie de cors en coulisses. A ce formidable effectif cuivré il convient d’ajouter une vingtaine de bois comprenant un instrument rarement présent dans un orchestre : l’heckelphone, ainsi que les cordes, timbales , sans oublier deux machines à vent !
Faut-il voir dans cette ascension périlleuse en montagne l’image de la destinée humaine condamnée à s’aventurer dans les périls pour finalement les surmonter? Richard Strauss ne répond pas directement à cette question, se contentant d’emmener l’auditeur dans une randonnée extraordinaire, où l’on est mené sans crier gare au bord de redoutables précipices pour ensuite se retrouver face à de magnifiques cascades précipitées depuis d’indicibles hauteurs. Ultime épreuve : l’auditeur se retrouve confronté au pire danger : l’éclatement d’un terrible orage déferlant sur un groupe mis soudainement en présence de son pire ennemi, la foudre. Richard Strauss par quelques traits instrumentaux émis par les bois parvient à évoquer la terreur des oiseaux eux-aussi prisonniers de cette tourmente qui soudain s’abat sur eux. Mais tout a une fin. Bientôt la sérénité retrouvée suggérée par l’intervention de l’orgue, refait surface et la Symphonie alpestre s’achève par le thème initial qui débutait la Symphonie.

LA SUITE APRÈS LA PUB

C’est Richard Strauss lui-même qui assurera la création de cette Symphonie alpestre avec l’Orchestre de la Hofkapelle de Dresde le 28 octobre 1915 à Berlin. Parfaite interprétation de la partie chorale de Lapsimessu de Rautavaara par la Maîtrise de Radio France, alors que Renaud Capuçon donne du Concerto pour violon No1 de Bruch une version chaleureuse et puissante. Quant à Mikko Franck, confronté à ce formidable défi que représente la Symphonie alpestre de Richard Strauss, il semble s’y mouvoir avec un aplomb impressionnant, dominant ces cataclysmes instrumentaux avec une maîtrise réellement étonnante, déclenchant à l’issue de cette exécution magistrale l’enthousiasme sincère d’un public totalement conquis.
Texte : Michel Jakubowicz

Photos : Maison de la radio et France télévisions



Autres articles sur ON-mag ou le Web pouvant vous intéresser


Auditorium de Radio France, Mikko Franck

PUBLICITÉ