CD : Prokofiev concertos et sonate pour violon par Vadim Gluzman
SERGE PROKOFIEV
Concerto pour violon No1 en Ré majeur, Op.19
Concerto pour violon No2 en Sol mineur, Op.63
Sonate en Ré majeur pour violon solo, Op.115
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Vadim Gluzman, violon
Orchestre symphonique national estonien
Neeme Järvi, direction
BIS Records
Durée du CD : 60’21’’
Notation : (5/5)
C’est la tourmente révolutionnaire qui éclate en 1917 en Russie qui empêchera la première exécution publique du Concerto pour violon No1 de Serge Prokofiev. Initialement c’est au violoniste Paul Kochanski (1887-1934) que devait être confiée cette création.
Mais c’est finalement à Paris, le 18 octobre 1923 que le violoniste Marcel Darrieux et l’Orchestre de l’Opéra de Paris assurèrent effectivement la première exécution du Concerto pour violon No1 de Serge Prokofiev. C’est avec un Andantino presque rêveur, aérien, que débute ce Concerto pour violon No1 de Serge Prokofiev. Un Scherzo d’une vivacité virevoltante va succéder à cet Andantino. Curieusement, le troisième mouvement, Moderato, débute par une sorte de marche mélancolique où le violon entreprend un dialogue d’une légèreté étonnante avec les bois et les cordes. L’œuvre prend fin dans une atmosphère quasi-féérique anticipant déjà ce qui servira ultérieurement à la matière musicale de ses futurs Ballets (Cendrillon, Fleur de Pierre).Le Concerto pour violon No2 de Serge Prokofiev provient d’une période beaucoup plus tardive dans l’œuvre du compositeur puisque la première exécution publique date du 1er décembre 1935 à Madrid avec Soetens, violon, l’orchestre étant placé sous la direction d’Enrique Fernandez Arbos. Ce Concerto No2 pour violon, débute par un Allegro moderato qui ne renie en rien l’atmosphère enchantée qui prévalait dans le premier mouvement de son Concerto No1.Le second mouvement, un Andante assai, baigne dans une sorte de lumière, diffusant une sensation de mystère et de plénitude. Quant au final, Allegro ben marcato il dégage une certaine énergie rythmique presque effrénée attribuant aux castagnettes un rôle non négligeable et se termine de manière presque abrupte. La dernière partie de ce CD comporte une belle surprise puisqu’il s’agit de la Sonate pour violon solo de Prokofiev, Op.115 qui date de 1947 et se compose de trois brefs mouvements. Elle débute par un Moderato déployant une grande vitalité expressive, laissant ensuite la place à un Andante dolce, imprévisible et facétieux. Le dernier mouvement, Con brio-Allegro precipitato, d’une grande complexité d’exécution, multiplie les difficultés techniques, imposant au soliste un potentiel de virtuosité impressionnant. C’est à Vadim Gluzman, violon, que revenait l’honneur de défendre ce répertoire violonistique imaginé par l’auteur du Ballet Roméo et Juliette et de bien d’autres chefs-d’œuvre .Il faut reconnaître que Vadim Gluzman se montre largement à la hauteur de ce répertoire exploré par de nombreux prédécesseurs (Perlman, Szigeti, Oïstrakh, Milstein, Stern) très efficacement soutenu par le chef d’orchestre Neeme Järvi dirigeant avec subtilité et précision l’Orchestre symphonique national d’Estonie, dont il fut le Directeur musical de 1963 à 1979.
Texte de Michel Jakubowicz
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