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  • Michel Jakubowicz
  • Musique

CD Schubert de l’unité au fragment par Matteo Fossi (piano)

cd schubert fossi ON mag

CD Hortus - Durée : 76’14’’
Notation : etoile rougeetoile rougeetoile rougeetoile rougeetoile grise (4/5)

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Une idée préside à ce portrait pianistique de Schubert proposée par le pianiste Matteo Fossi : faire coexister des œuvres pour piano célèbres avec des œuvres inachevées …

La Wanderer-Fantasie qui ouvre ce CD et date de 1822 est contemporaine d’une œuvre symphonique qui assure à elle seule une stature de maître de la Symphonie à Schubert puisqu’il s’agit de la Symphonie No8 « Inachevée ».Cette Wanderer-Fantasie révèle un Schubert plutôt optimiste conquérant et joyeux. Nous sommes ici fort loin des abîmes qui se creusent dans les dernières Sonates pour piano ou dans les deux derniers Quatuors à cordes. Avec les Drei Klavierstücke op. posth. D 946, Schubert invente un univers d’une très grande fébrilité, où des images sonores fantastiques surgissent sans crier gare, venues d’espaces inconnus. Avec la Sonate pour piano « Reliquie » D 840 nous entrons dans le domaine de l’inachevé puisque cette Sonate va être abandonnée en cours de route par Schubert et ne comporter que deux mouvements, un Moderato et un Andante, le Minuetto et le finale n’existant que sous la forme de vagues ébauches. Le premier mouvement Moderato est très développé et laisse supposer que Schubert envisageait peut-être de donner à cette Sonate des dimensions comparables aux ultimes Sonates D959 et D 960.Ce mouvement est constamment orienté vers l’inquiétude et le mystère et l’Andante qui le suivra d’une nature pourtant moins tourmentée ne dissipe guère l’impression d’inquiétude générée par le Moderato initial. La Sonate pour piano D 571 qui termine ce CD ne comporte qu’un unique mouvement, indiquant peut-être chez Schubert un renoncement à poursuivre plus avant l’achèvement de cette Sonate. Bien que fort bref, l’Allegro moderato qui constitue le seul mouvement achevé de cette Sonate, nous entraîne dans des paysages mentaux recélant peut-être d’étranges cauchemars que Schubert nous distille de manière obsessionnelle. Le pianiste Matteo Fossi (éduqué par Maria Tipo, entre autres professeurs) qui est l’interprète de ce programme entièrement dévolu à Schubert, sait nous révéler par petites touches l’atmosphère onirique, secrète qui surgit de l’univers de ce compositeur promis à une mort prématurée dont il a une conscience aigüe en 1828, année de sa disparition.

Michel Jakubowicz



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Hortus

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