Yann Cléry Motozot : quand la musique amazonienne de Guyane se teinte de funk, de groove et de jazz
Chez On Mag, on aime bien aller écouter Yann Cléry quand il passe sur scène avec Mo'kalamity ou Chlorine free. Mais ce flûtiste, chanteur et compositeur a aussi un projet solo. Après ses albums Idealz (2011) et Fever (2013), il renoue personnellement et musicalement avec la Guyane pour nous livrer une musique amazonienne funky, groovie et parfois slammée dans son album Motozot.
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Why Cie était le nom de scène posé sur les premiers albums du flûtiste, plutôt orientés blues, funk et jazz, avec parfois une pointe de rock. Si c’est de son vrai nom qu’il signe désormais l’album Motozot, c’est parce qu’il s’agit de l’« album de la quarantaine, sur lequel [il a pu] poser un style mûri, personnel et pleinement assumé » nous a t’il confié il y a quelque mois lors d’une rencontre dans son studio.
Racines amazoniennes
Ce style si personnel, Yann Cléry l'a développé à travers une reconnexion avec ses racines guyanaises et amazoniennes dans les années 2010. Alors qu’il n’était pas retourné en Guyane depuis une quinzaine d’années, il y reste un temps dans la jungle, à Camopi, oú il partage les rythmes et les chants des amérindiens Teko. Une expérience qui donnera naissance au projet Potomitan. Ce dernier mettra en scène dans une représentation musicale éclectique le jeu des tambours guyanais, dont les neuf clefs rythmiques sont utilisées dans de nombreux endroits de la Caraïbe, mais aussi le Djokan, un art guerrier guyanais et bien sûr les chants et les flûtes, dont les intonations renvoient à l'Amazonie et évoquent aussi la flûte des mornes de la Martinique.
En plus de la création de ce projet phare qui fusionne les différentes facettes de la culture guyanaise et ses influences créoles, indigènes, bushinengué, amazoniennes et asiatiques, Yann Cléry repart régulièrement en Guyane pour donner des masterclasses et des ateliers de flûte traversière, chant et MAO souvent accompagné d'un DJ ou d'autres instrumentistes. Motozot (« Mo », « to » et « zot » voulant dire « moi », « toi » et « vous » en créole guyanais) est donc sûrement l'aboutissement musical de toutes ces expériences, avec des textes dans lesquels les penseurs de la créolité et de la négritude donnent le ton. On retrouvera notamment des textes de Léon Gontran-Damas et d’Elie Stephenson, accompagnés d’une musique inexorablement métisse avec Sonny Troupé à la batterie, Boris Kulenovic à la basse, Karim Atoumane à la guitare, Jean-Emmanuel Fatna aux percussions et le DJ Charly Sy aux platines. La sortie de Motozot est annoncée pour octobre 2017, en attendant, trois titres sont déjà disponibles en écoute sur le site de Yann Cléry. Pour une première écoute en live des nouveaux morceaux, Yann Cléry sera au Café de la danse (Paris 11°) le 11 mai 2017 en première partie des Volunteered Slaves (Événement Facebook).
Site officiel : yannclery.com
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