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  • Michel Jakubowicz
  • Musique

Concert du 28 avril à Radio France avec Daria Van den Bercken et Ton Koopman

Ton Koopman 3 Daria Van der beck

Daria Van den Bercken, piano
Orchestre Philharmonique de Radio France
Ton Koopman, direction

LA SUITE APRÈS LA PUB

Vendredi 28 avril 2017 - Auditorium de Radio France - maisondelaradio.fr

Jean-Philippe Rameau : Les Indes galantes, suite
Wolfgang Amadeus Mozart : Concerto pour piano et orchestre No17 en sol majeur, K.453
Ludwig van Beethoven : Symphonie No8 en fa majeur, op.93

Ton Koopman, invité depuis fort longtemps de l’Orchestre Philharmonique de Radio France, proposait ce soir à l’Auditorium de Radio France un voyage qui mènerait le public de la première partie du XVIIIe siècle jusqu’au premier tiers du XIXe siècle.

Pour effectuer ce voyage dans le temps, Ton Koopman évoquait d’abord la période baroque française en inscrivant à son programme la suite d’orchestre tirée des Indes galantes de Jean-Philippe Rameau. Cet opéra de Jean-Philippe Rameau, sera composé en 1735, mais le compositeur apparemment insatisfait révisera son ouvrage l’année suivante en 1736.Rameau est loin d’en être à son coup d’essai dans le domaine de l’opéra puisqu’il possède déjà à son actif, Hippolyte et Aricie (1733). La suite d’orchestre proposée par Ton Koopman, réalisée par lui-même, se composait de sept pièces comprenant une Ouverture majestueuse et se terminant par un assez frénétique Rondeau. La seconde œuvre de ce concert se constituait d’un des plus célèbres Concertos pour piano de Mozart : le No 17 en sol majeur, K.453.Ce Concerto pour piano date d’une période faste sur le plan compositionnel puisque Mozart va livrer son Quatuor No17 « La Chasse »K.458, son Quintette pour piano et vents K.452 ainsi que sa Sonate pour violon et piano No32 K.454. Le premier mouvement du Concerto pour piano No17 de Mozart débute par un Allegro dénué de toute gaieté trop démonstrative, comme si Mozart voyait poindre à l’horizon de sombres présages. Une impression confirmée par le second mouvement (Andante) très introspectif où semblent s’accumuler les tourments du compositeur. Il faudra attendre l’Allegretto final pour voir réapparaître ce qui peut s’apparenter à une certaine forme de gaieté toute relative. Mozart offre au piano une place considérable, le faisant dialoguer de manière subtile avec un orchestre où la petite harmonie et les vents se taillent la part du lion. En seconde partie de son concert, Ton Koopman décidait de mettre à son programme une Symphonie de Beethoven occupant une place inconfortable puisque située entre la Symphonie No7 et la grandiose et ultime Symphonie No9. Bizarrement dans cette Symphonie No8 datant de 1812, Beethoven semble effectuer un retour en arrière, revenant vers l’esprit des dernières Symphonies dites « londoniennes » de Joseph Haydn. En effet la Symphonie No8 de Beethoven par son orchestration et sa durée constitue une sorte d’hommage rétrospectif au vieux maître viennois qui s’est éteint trois années plus tôt en 1809. Le premier mouvement de la Symphonie No8 débute par un Allegro vivace au caractère nettement offensif et volontaire, qui sera suivi d’un étonnant et facétieux Allegretto scherzando dédié à l’inventeur du métronome, Maelzel. Le troisième mouvement est un Tempo di minuetto d’une belle ampleur, auquel s’enchaînera un Allegro vivace particulièrement dynamique dans lequel apparaît de manière fugace le thème de l’hymne à la joie qui sera le sommet du finale de la Symphonie No9 op.123. La suite des Indes galantes de Rameau sous la direction de Ton Koopman révélait toute la science orchestrale du compositeur, en poussant très loin le raffinement des couleurs orchestrales et ses constants et surprenants changements de rythmes. Dans le Concerto pour piano No17, la présence sensible et décisive de la pianiste Daria Van den Bercken, superbement soutenue par Ton Koopman dirigeant l’Orchestre Philharmonique de Radio France, rendait pleinement justice au discours mozartien. Une présence chaudement acclamée par le public de l’Auditorium, qui se voyait offrir par la pianiste en guise de bis, une superbe Sonate de Domenico Scarlatti aux envoûtantes sonneries de cor ! Enfin, Ton Koopman toujours aux commandes de l’Orchestre Philharmonique de Radio France nous livrait une bondissante et allègre Symphonie No8 de Beethoven.

Texte de Michel Jakubowicz

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Auditorium de Radio France

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