CD : "How I Met Mozart" avec Pierre Génisson
Pierre Génisson (clarinette) et le Quartet 212
Mozart : Quintette avec clarinette en la majeur, K.581
Weber : Quintette avec clarinette en si bémol majeur, op.34
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1 CD Aparté ( Pias Distribution )
Durée du CD : 61’22’’
Notation : (5/5)
Rarement réunis sur un CD ces deux Quintettes pour clarinette et cordes de Mozart et Weber constituent un sommet dans ce genre si spécifique.
Mozart, en fait, est l’inventeur de ce genre dont la descendance sera assurée par celui que composera bien plus tard Johannes Brahms en 1891.Max Reger se risquera lui aussi dans ce répertoire avec un Quintette pour clarinette et cordes op.146. Mais à l’exemple de Mozart et Weber un compositeur tel que Anton Reicha, bien injustement oublié de nos jours en composa également un en si bémol majeur. Composé en 1789, ce Quintette pour clarinette et cordes de Mozart débute par un Allegro qui, bien que parfois traversé de lueurs sombres, ne laisse en rien présager le contenu émotionnel du mouvement suivant. En effet, le Larghetto qui suit cet Allegro initial nous fait basculer sans ménagement dans un univers sombre et désolé, à l’exemple des mouvements lents de ses derniers Concertos pour piano et orchestre. Le Menuetto suivant réintroduit la notion de gaieté et de bonne humeur que Mozart s’évertue à maintenir, surtout après un tel déferlement de tristesse oppressante. L’Allegretto con variazioni qui tient lieu de conclusion à ce Quintette pour clarinette de Mozart semble afficher une gaieté évidente qui aura rapidement tendance à se détériorer et laisser la tristesse revenir en catimini. Avec le Quintette pour clarinette et cordes op.34 de Weber, l’auteur du Freischütz, d’Obéron, d’Euryanthe, s’oriente plutôt vers la virtuosité pure telle qu’il la pratique dans son Concertino pour clarinette et ses deux Concertos pour clarinette. Le premier mouvement de ce Quintette de Weber, un imposant Allegro dépassant les dix minutes, fait appel à une virtuosité d’écriture virevoltante. Mais avec le mouvement suivant (Fantasia. Adagio) le créateur de l’opéra romantique et fantastique refait surface et nous mène vers des décors semblant avoir été peints par Caspar David Friedrich. Le Menuetto suivant est porteur d’un élan irrésistible et va laisser la place à un Rondo. Allegro à l’écriture très virtuose, orientant définitivement l’œuvre vers une joie rayonnante. Weber, bien qu’ayant débuté ce Quintette pour clarinette et cordes en 1811, ne terminera définitivement cette œuvre que le 24 août 1815 ! Le clarinettiste Pierre Génisson pourvu d’une chaude sonorité et le Quartet 212 parviennent à installer une atmosphère idéale propre à restituer avec une grande justesse les univers de Mozart et de Weber. Une réussite qui permet à cette toute nouvelle version de ces deux chefs-d’œuvre de Mozart et Weber de s’afficher sans problème aux côtés du même couplage discographique réalisé par le clarinettiste Edouard Brunner et le Quatuor Hagen ainsi que celle du clarinettiste Gervase de Peyer et du Melos Ensemble.
Texte de Michel Jakubowicz
Disponible en CD et téléchargement sur Amazon
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