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  • Michel Jakubowicz
  • Musique

Concert du 16 juin à Radio France avec Alexander Toradze et Mikko Franck interprétant Debussy, Prokofiev, Sibelius

OPRF Mikko Franck 2016 Auditorium Maison de la radio 3 CJF Leclerq

ALEXANDER TORADZE, piano
Orchestre Philharmonique de Radio France
MIKKO FRANCK, direction
vendredi 16 juin 2017, 20h - Auditorium de Radio France

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Claude Debussy :Symphonie en si mineur
Serge Prokofiev : Concerto pour piano et orchestre No2 en sol mineur opus16
Jean Sibelius : Suite de Leimminkäinen opus 22

C’est par une œuvre méconnue de Debussy que débutait le concert de l’Orchestre Philharmonique de Radio France après sa tournée en Asie. Il s’agit en fait d’un fragment d’une Symphonie de jeunesse orchestrée par Colin Matthews qui est également l’auteur d’une orchestration assez réussie des vingt-quatre Préludes pour piano composés de 1910 à 1913.

Dans ce fragment de Symphonie de Debussy, Colin Matthews tout en respectant le style de Debussy privilégie les cuivres, donnant à cette page méconnue d’un Debussy débutant, une couleur orchestrale qui rapprocherait celle-ci de contemporains britanniques de Debussy(Bax, Bridge, Delius).La deuxième œuvre venant après cette Symphonie de Debussy consistait en une œuvre concertante majeure de Serge Prokofiev : son Concerto pour piano No2 en sol mineur opus 16.Doté d’une structure inhabituelle puisque construit en quatre mouvements, ce Concerto pour piano No2 accumule les contrastes et les provocations dont Prokofiev est prodigue comme par exemple dans sa Suite Scythe qui semble être une sorte de réponse au Sacre du Printemps de Stravinski. Prokofiev dans ce Concerto pour piano No2 ne craint nullement de faire coexister des pages carrément romantiques, s’opposant à la rudesse de mouvements beaucoup plus percutants. Une œuvre qui exige de la part du soliste des moyens considérables et que le soliste de la soirée, Alexander Toradze assurait avec beaucoup de panache. La dernière partie de ce concert consistait en une œuvre très emblématique de Sibelius puisqu’il s’agissait de la Suite de Leimminkäinen opus 22 composée durant l’hiver de 1895 à 1896.Sibelius, perpétuellement insatisfait de sa partition, va la remanier à maintes reprises puisque la version définitive éditée par le fameux éditeur Breitkopf & Härtel ne verra le jour qu’en 1954 !Sibelius, trois ans auparavant , en 1892,a composé une œuvre importante puisqu’il s’agit d’ un immense poème symphonique : Kullervo op.7.C’est également à cette même période (1896) que Sibelius compose son unique opéra La Jeune Fille dans la Tour. Somptueusement orchestrée la Suite de Leimminkäinen réunit toute la famille des cuivres y incluant également le tuba, ajoutant à la famille des bois le cor anglais qui va jouer un rôle considérable dans le deuxième volet de cette Suite symphonique : Le Cygne de Tuonela. La Suite Leimminkäinen de Sibelius s’inspire comme dans bon nombre de compositions de Sibelius à cette époque, de légendes provenant du fameux recueil du Kalevala. Le premier poème symphonique de cette Suite de Sibelius : Leimminkäinen et les jeunes filles de l’île, relate les innombrables conquêtes amoureuses de notre héros qui tente vainement de séduire celle qui obstinément et comme par défi s’oppose à lui, la fascinante et inatteignable Kyllikki. Le deuxième poème symphonique, Le Cygne de Tuonela est une plongée dans le domaine de la mort, matérialisée parla présence funeste d’un Cygne noir omniprésent sur le fleuve noir cernant de toutes part Tuonela. Sibelius fait ici appel au cor anglais qui dépeint la solitude de lieux englués dans une torpeur mortelle d’où aucun être humain ne semble pouvoir s’échapper. La troisième partie  qui s’intitule Leimminkäinen à Tuonela  est certainement le plus terrifiant des quatre poèmes symphoniques de cette Suite symphonique. Leimminkäinen y affronte le fils de la Mort en personne qui le précipite dans un fleuve aux eaux grondantes et noires avant d’avoir néanmoins pris soin de le découper en morceaux. Seule la vigilance de sa mère le tirera de ce mauvais pas, aidée d’une abeille, en le raccommodant, lui permettant ainsi d’échapper au trépas ! Plein d’énergie et de joie tourbillonnante, le dernier volet de cette Suite d’orchestre de Sibelius, Le retour de Leimminkäinen, va permettre à notre héros de revoir enfin sa mère à qui il est redevable à jamais de sa résurrection !
Alexander Toradze qui est le soliste du  concerto pour piano No2 de Prokofiev, y affiche un jeu d’une rare puissance expressive, soutenu avec efficacité par Mikko Franck et les musiciens de l’Orchestre Philharmonique de Radio France. Quant à la Suite d’orchestre Leimminkäinen de Sibelius elle est portée à incandescence par le chef finlandais qui semble littéralement habité par cette musique dont il connaît chaque détour, communiquant ainsi à l’Orchestre Philharmonique de Radio France, son enthousiasme déferlant, irrépressible !

Texte de Michel Jakubowicz

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