CD : Quatuors de Grieg et de Mendelssohn par le Quatuor David Oïstrakh
Edvard GRIEG : Quatuor N° 1 op. 27. Felix MENDELSSOHN : Quatuor N° 2 op. 13 Nicolò PAGANINI : Caprice N° 20 (transcription pour quatuor à cordes de Fedor Belugin)
Quatuor David Oïstrakh
1CD Muso : mu-021
Durée du CD : 64'37
Note technique : (5/5)
LA SUITE APRÈS LA PUB
|
Pour son deuxième CD, après les compositeurs russes Tchaikovski et Chostakovitch, le Quatuor David Oïstrakh présente un couplage inédit associant Grieg et Mendelssohn. Preuve de la capacité à épouser des idiomes différents de cet ensemble formé en 2012 et réunissant des musiciens d'élite russes, tous lauréats de concours internationaux prestigieux, dont le Reine Elisabeth pour ce qui concerne son premier violon Andrey Baranov. Le quatuor se produira pour la première fois à Paris le 20 janvier prochain, dans le cadre de la Biennale du quatuor à cordes à la Philharmonie de Paris.
Le Quatuor en sol mineur op. 27 de Grieg, en fait sa seule œuvre du genre à avoir été complétée, fait partie des pièces majeures de la fin du XIX ème siècle. Il fut admiré autant par Liszt que par Debussy. Tout en respectant les stricts canons, sa modernité éclate dans ses quatre mouvements faisant appel à la forme cyclique, comme plus tard en France chez César Franck. Le thème déclamatoire et vif, introduit à l'allegro initial, est emprunté à une mélodie du son auteur, « Ménestrel ». Ce premier épisode tumultueux, presque orageux, utilise de puissants unissons et de larges accords. Une dramaturgie très exigeante, à laquelle les quatre russes satisfont par une belle cohésion. Quoique débutée aisée, la « Romanze » qui suit revient vite à une manière agitée. Il en va de même à l'Intermezzo très rythmé, en fait un scherzo. Comme au finale qui, débuté lent, se transforme en un presto en forme de saltarello à l'écriture dense et très ouvragée qui retourne le thème dans tous les sens. Une fête sonore enluminée par la formidable maitrise des Oïstrakh. Le Deuxième Quatuor de Mendelssohn, écrit en 1827 par un musicien d'à peine 18 ans, est un vibrant hommage à Beethoven disparu peu avant. L'adagio l'exprime mieux que tout autre, sur le modèle d'une cavatine beethovénienne sereine s'animant peu à peu. Le principe d'une introduction lente débouchant sur un allegro caractérise les premier et troisième mouvements. Ce dernier est un scherzo plein de surprise, aérien, féérique, et surtout d'un lyrisme éblouissant. Le finale attaca se déploie comme un tourbillon, avant de s'achever, par le retour du thème, dans la sérénité. L'exécution des Oïstrakh est aussi brillante que réfléchie, magnifiée par la sonorité solaire du premier violon. En guise de Bis, la transcription pour quatuor à cordes du 20 ème Caprice de Paganini, effectuée par l'altiste Fedor Belugin, est fort ingénieuse, pas seulement pour ce qui est du doublement de la voix de violon, sans parler de la virtuosité façon ''trilles du diable''.
La prise de son produit une image très présente avec une excellente définition des quatre voix.
Texte de Jean-Pierre Robert
Offre Amazon :
LA SUITE APRÈS LA PUB
|