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  • Jean-Pierre Robert
  • Musique

CD : Sonates en trio de Zelenka par Pasticcio Barocco et l'Orchestre de Chambre d'Auvergne

Zelenka

Jan Dismas Zelenka : Sonates en trio N° 1 & N° 2 pour 2 hautbois, basson et basse continue. Simphonie à 8 pour hautbois, basson, violon, violoncelle, cordes et basse continue. Hipocondrie à 7 pour hautbois, basson, cordes et basse continue
Pasticcio Barocco. Orchestre de chambre d'Auvergne.
1CD Label-Hérisson : LH16 (Distribution : Socadisc )
Durée du CD : 67'48
Note technique : etoile orangeetoile orangeetoile orangeetoile orangeetoile orange(5/5)

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Jan Dismas Zelenka (1679-1745), l'un des compositeurs tchèques les plus importants de l'époque baroque, se consacra essentiellement à la musique religieuse. L'intérêt de ce disque est de focaliser sur sa plus rare musique de chambre – en complément d'un précédent volume, paru en 2011, chez le même éditeur - LH5). Les pièces présentées sont interprétées par un ensemble, Pasticcio Barocco, dont le credo est de jouer cette musique du baroque sur instruments modernes, une coquetterie qui ne manque pas d'audace en ces temps dévoués aux recherches musicologiques les plus sagaces.

Les Sonates en trio N°1 & N° 2 pour deux hautbois, basson et basse continue, en quatre mouvements, sur le schéma lent-rapide-lent-rapide, utilisent savamment le contrepoint. Le dialogue des deux hautbois est tour à tour élégiaque et volubile et l'inspiration constamment renouvelée jusque que dans les sections finales, d'une durée relativement longue pour ce type de composition. A cet égard, la deuxième Sonate est plus contrastée que la première, le basson y jouant un rôle plus proéminent. Le chant y est intense, comme dans le second andante. L'interprétation de l'ensemble le Pasticcio Barocco est dominée par la faconde des deux hautboïstes David Walter et Hélène Gueuret, et l'on remarque à peine la facture instrumentale ''moderne'', tant le mode d'exécution est calqué sur le jeu baroque. La Simphonie à 8, composée à Prague en 1723, appartient au genre du concerto grosso, savoir un concertino d'instruments divers (en occurrence hautbois, basson, violon et violoncelle) et un ripieno des cordes. L'effet est fort habile, préfigurant ce que sera la symphonie concertante de la période classique, chez Mozart par exemple. Elle est constituée de cinq parties. Entamée par une vaste « Sinfonia », dans un tempo enlevé, où brillent le violon solo puis le hautbois, elle enchaine un « Andante » offrant une conversation à trois entre hautbois, violon et basson, puis un « Capriccio » en forme de gavotte, agréable intermède dansé avec d'amusantes mini ritournelles des cordes, une « Aria di Capriccio » faisant dialoguer cello, basson et violon en une sorte d'air galant, et enfin deux « Menuets », de nouveau confiés au tutti orchestral. Là encore Pasticcio Barocco et leurs confrères et sœurs de l'Orchestre de chambre d'Auvergne délivrent une exécution pleine de charme et d'élégance. Il en va aussi de l'Hipocondrie à 7, curieux morceau plus proche de la mélancolie que de l'hypocondrie à proprement parler, et conçu sur le modèle de l'Ouverture à la française en trois parties lent-vif-lent : un « Grave » doté de solos de violon et de hautbois, faisant place à un « Allegro » enjoué car bien rythmé, s'enchainant à un « Lentement », plus solennel. Au final, des exécutions qui par leur poli et leur engagement, transcendent peut-être le débat instruments d'époque/instruments modernes.

L'enregistrement est chambriste pour ce qui est des sonates, avec un bel effet en miroir des deux hautbois. La Simphonie est captée dans un milieu plus réverbérant, nécessitant un léger ajustement du potentiomètre.

Texte de Jean-Pierre Robert  

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