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  • Jean-Pierre Robert
  • Musique

CD : Hommage à Ysaÿe par Serge Malov

Hommage a Eugene Ysaye

Eugène Ysaÿe : Six sonates pour violon seul Op. 27. Pièces pour violon seul de JS Bach, George Enescu, Fritz Kreisler et Tartini
Sergey Malov, violon.
1 CD Solo musica : SM275 (Distribution : Sony)
Durée du CD : 82'.
Note technique : 4/5

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Le jeune violoniste russe Sergey Malov (*1983) se confronte à un des monuments de l'instrument : les Sonates pour violon seul d'Ysaÿe. Et les joue en miroir avec d'autres pièces ressortissant au même genre. Un des plus grands violonistes de son temps, ami de Saint-Saëns, de Franck et de Chausson qui écrivirent pour lui, Eugène Ysaÿe en dédie chaque numéro à un confrère. Destinée à illustrer les talents de chacun, cette somme se place dans la lignée aussi bien des Sonates et Partitas de Bach que des Caprices de Paganini, à la fois par sa haute virtuosité et la mise en valeur de toutes les ressources expressives du violon.

La Sonate n°1 est dédiée à Joseph Szigeti. Cet hommage « au virtuose et au musicien », selon l'auteur, recèle des harmonies étranges en particulier dans le « Grave » initial. Dans la Deuxième sonate, pour Jacques Thibaud, l'hommage se double ici envers JS Bach, deux mouvements rapides encadrant deux sections plus lentes, alors qu'un trait fugace du thème du Dies Irae parcourt l'œuvre. Sous-titrée « Ballade », la Sonate N° 3, dédiée à George Enescu, « est la plus rhapsodique de toutes » selon Ysaÿe, au long de ses deux parties enchaînées, lento puis con bravura. La Quatrième sonate, « Caprice », pour Fritz Kreisler, déploie un beau classicisme en ses trois parties : une « Allemande » majestueuse, une « Sarabande » débutée en pizzicatos, et un finale presto ébouriffant de vivacité. Dédiée à Mathieu Crikboom, l'élève préféré du maître et membre du Quatuor Ysaÿe, la Sonate n° 5 « Pastorale » égrène deux mouvements, « L'Aurore » ou une impression de lever du jour s'illuminant peu à peu, et « Danse rustique » qui ne le cède en rien en expressivité, toute emplie de gaité. Enfin la Sonate n° 6, « L'Espagnole », écrite pour le jeune prodige espagnol Manuel Quiroga Losada, est d'une écriture sinueuse et virtuose en diable, marquée par quelques relents de habanera.

Sergey Malov intercale entre chaque pièce un morceau en étroit rapport avec elle : « Prélude » puis « Gavotte » de la Partita BWV 1006 de Bach, « Ménétrier », extrait des « Impressions d'enfance » d'Enescu, librement inspiré d'un chant populaire roumain, « Récitatif et Scherzo-caprice » de Kreisler, dédié à Ysaÿe, ou encore la cadence de la sonate « Les trilles du diable » de Tartini, et enfin d'Ysaÿe lui-même, l'intermezzo de sa Sonate pour violoncelle, joué ici sur un violoncelle d'épaule. On admire la sonorité solaire, intense, du violoniste russe et une manière exempte de tout esbroufe. Ajoutées au caractère vraiment original de la démarche.

L'enregistrement, dans une église de Saint-Pétersbourg, est clair. Curieuse idée cependant que la différence d'atmosphère entre les sonates et les autres pièces, par une saisie de l'instrument plus rapprochée dans ce dernier cas et l'ajout de ''crachotements'' (heureusement discrets).

Texte de Jean-Pierre Robert 

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