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  • Michel Jakubowicz
  • Musique

Concert du 8 décembre 2017 de l'Orchestre Philharmonique de Radio France

Urbanski

Auditorium de Radio France
Orchestre Philharmonique de Radio France
direction : Krzysztof Urbanski, Daniel Lozakovitch,violon
LUDWIG VAN BEETHOVEN, Concerto pour violon en ré majeur op.61
DIMITRI CHOSTAKOVITCH,  Symphonie No5 en ré mineur op.47
http://www.maisondelaradio.fr/

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L’année 1806 est pour Beethoven une période fructueuse sur le plan de la composition puisqu’il compose non seulement son unique Concerto pour violon mais également sa Quatrième Symphonie aux élans lumineux que l’on retrouve également dans son Concerto pour violon. L’œuvre débute par une vaste introduction orchestrale soutenue par les timbales, le soliste n’intervenant qu’assez tardivement après ce déferlement orchestral inconnu jusqu’alors dans les Concertos pour violon écrits à la fin du siècle précédent. Beethoven, tout en faisant la part belle à l’orchestre n’en oublie pas pour autant le soliste, lui réservant à la toute fin de l’Allegro ma non troppo une cadence d’une écriture très virtuose. Le deuxième mouvement, un Larghetto très expressif, semble par son orchestration sollicitant largement la petite harmonie annoncer la future Symphonie « Pastorale » qui naîtra en 1808. Le dernier mouvement, un Rondo. Allegro possède, à l’évidence, des liens avec l’heureuse et lyrique Symphonie No4.

Daniel Lozakovitch, le soliste en ce soir du 7 décembre 2017, avant de prendre congé de l’Auditorium, offrait à son public la Sarabande de la deuxième Partita pour violon en ré mineur BWV 1004 de Johann Sebastian Bach. En seconde partie de ce concert, le chef polonais Krzysztof Urbanski mettait à son programme la Symphonie No5 de Dimitri Chostakovitch. Datant de 1937, cette Symphonie succède à sa ténébreuse et vertigineuse Quatrième Symphonie dans laquelle Chostakovitch dans le premier mouvement révélait d’immenses interrogations, faisant constamment vaciller ses convictions face à un régime oppressant. C’est le fameux chef d’orchestre Evgeni Mravinski qui créera cette cinquième Symphonie le 21 novembre 1937 à Leningrad.  L’œuvre commence par un puissant Moderato non exempt de doutes, malgré son ampleur et sa puissance dévastatrice. Un Allegretto très rythmé d’aspect mahlérien succède à ce Moderato, constituant une sorte de pause provisoire  si on l’oppose à la charge émotionnelle véhiculée dans le premier mouvement. Le Largo qui suit est d’une intensité douloureuse terrifiante et va céder la place à un Allegro non troppo qui prend dans sa toute fin des allures triomphales  ne masquant pas pour autant les tourments et craintes du compositeur. C’était au jeune violoniste Daniel Lozakovitch de défendre avec une belle énergie le Concerto pour violon de Beethoven. Il séduisait le public de l’Auditorium en venant à bout avec beaucoup d’aisance des redoutables traits en double cordes contenus dans la cadence du premier mouvement de ce Concerto. Le chef polonais, Krzysztof Urbanski, révélait dans les deux œuvres de Beethoven et de Chostakovitch un tempérament authentique, malgré une légère tendance à faire appel à des tempos parfois trop retenus.

Michel Jakubowicz



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