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  • Jean-Pierre Robert
  • Musique

CD : Concertos pour deux clavecins de Vivaldi

Vivaldi 2 concertos clavecin

Antonio Vivaldi : Transcriptions pour deux clavecins des concertos pour 2 violons, cordes et basse continue, RV 517; pour flûte, hautbois, basson, RV 99 & 100 ; pour flûte, hautbois, violon, basson, RV 107; pour violon, orgue et cordes, RV 766 ; pour flûte, violon, basson, RV 96 ; pour cordes, RV 134. Et des sonates en trio op. 1 N° 2 & N° 6
Gwennaëlle Alibert & Clément Geoffroy, clavecins
1CD L'Encelade : ECL 1602 (Distribution : Socadisc et Believe Digital)
Durée du CD : 67'

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Le titre de ce CD ne doit pas induire en erreur : Vivaldi n'a pas écrit de ''concertos pour deux clavecins'' seuls. Il s'agit de transcriptions d'autres œuvres, effectuées par Gwennaëlle Alibert et Clément Geoffroy, leurs interprètes, piqués de constater que le répertoire pour deux claviers est mince, et par ailleurs amoureux de la musique du Prêtre roux. Ajouté à la vogue de celui-ci - et pour démentir la fameuse boutade de Stravinsky qui brocardait « ce compositeur italien qui a écrit cinq cents fois le même concerto » - il n'en fallait pas moins pour tenter l'expérience. De fait, la réalisation mérite le détour comme l'interprétation impeccable.

Les duettistes exposent ainsi leur credo : « L'ajout d'un deuxième clavecin ne se limite pas à doubler les possibilités expressives de l'instrument, il les décuple, rendant l'alternance Tutti/Soli évidente, permettant à la fois le jeu en stéréo et une palette de nuances enrichie ». La gageure est qu'à une exception près, on a choisi des concertos pour plusieurs instruments. Tout l'art consiste à faire ressortir les parties solistes du ripieno orchestral, en l'occurrence la basse continue. Les premières, confiées aux mains droites des clavecins, ont été dotées d'ornementations pour respecter leur aspect virtuose. Quant à la basse, dévolue aux mains gauches, elle est restituée par un enrichissement mélodique et même dans certains cas par un changement de la texture générale, ce qui lui ôte toute sécheresse et ajoute de la fantaisie à la simplicité rythmique qu'on trouve dans les concertos vivaldiens. L'alternance des tutti et des soli est parfaitement rendue. L'oreille s'habitue vite à les distinguer, ce qui est pour le moins singulier dès lors qu'il s'agit d'instruments solistes aussi différents que deux violons, ou flûte, hautbois et basson, ou encore violon et orgue. La ou les parties solistes passent souvent imperceptiblement d'un instrument à l'autre avec bonheur, même si les sonorités peuvent s'avérer quelque peu entêtantes dans ce qui parfois confine à une avalanche de notes, dans les tuttis rapides joués forte particulièrement. Cela vient mieux dans les mouvements lents (largo du concerto RV 100). On appréciera les effets en miroir (allegro du concerto RV 766) et une indéniable clarté jusque dans les passages les plus complexes (allegro du concerto RV 808 où l'on doit distinguer une partie originellement confiée au violon et une autre dévolue à l'orgue avec ce que cela implique d'effet de distance). Les deux sonates en trio se prêtent peut-être mieux encore à l'exercice de la réduction à deux instruments, car on est dans ce cas déjà en terrain chambriste, et la mélodie plus aisée à repérer. Du beau travail, de la belle exécution. Mais pour les spécialistes et à déguster avec modération.

Les deux clavecins, saisis dans un placement tête bêche, offrent une image sonore suffisamment aérée.

Texte de Jean-Pierre Robert

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