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  • Michel Jakubowicz
  • Musique

Concert : Sir Andràs Schiff au piano à la Philharmonie de Paris

Sir Andras schiff

Philharmonie de Paris, Grande salle Pierre Boulez 12 janvier, 20H 30
Sir Andras Schiff, piano
Felix Mendelssohn, Fantaisie op.28
Ludwig van Beethoven, Sonate No24 en fa dièse majeur, op.78 « A Thérèse »
Johannes Brahms, 8 Klavierstücke op.76
Johannes Brahms, 7 Fantaisies op.116
Johann-Sebastian Bach, Suite anglaise No6 en ré mineur BWV 811
www.piano4etoiles.fr
www.philharmoniedeparis.fr

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C’est un peu sous le signe d’une certaine austérité que Sir Andràs Schiff plaçait le programme musical qu’il offrait au public de la Philharmonie, durant cette soirée du 12 janvier 2018. En effet, débutant son récital avec la Fantaisie op.28 de Felix Mendelssohn on pouvait s’attendre de la part du compositeur des Romances sans paroles et de l’Octuor à
cordes à un déferlement d’images sonores aériennes et légères. Il n’en fut rien car cette Fantaisie op.28 de Mendelssohn se révéla nimbée de tristesse, explorant des chemins inattendus ou peu empruntés par ce compositeur. La seconde œuvre que Sir Andràs Schiff inscrivait à son programme était la Sonate No24 op.78 de Beethoven. Une sonate fort brève dont la composition se situe entre le Concerto pour piano et orchestre  No5 « L’Empereur » op.73 et le Quatuor à cordes No10 op.74. Malgré sa brièveté, Beethoven y affiche des élans romantiques irrépressibles, plaçant cette œuvre dans le sillage du premier mouvement de sa Symphonie No4 ou du premier mouvement du Concerto pour violon. La dernière partie du premier volet de son récital concernait les 8 Klavierstücke op.76 de Brahms. Le compositeur du Requiem Allemand y déploie une fougue éloquente rappelant par la même occasion la fascination exercée par le folklore hongrois sur sa musique de chambre ainsi que sur ses pièces écrites pour le piano.

En seconde partie, Sir Andràs Schiff revenait à Brahms avec les 7 Fantaisies op.116 datant de 1892. Ces pièces pour piano se placent dans l’environnement immédiat des derniers chefs-d’œuvre de Brahms à savoir les deux Sonates pour clarinette et piano, le Trio avec clarinette ainsi que le Quintette pour clarinette op.114. Dans ces 7 Fantaisies op.116, l’écriture de Brahms s’intériorise encore davantage. Ici aucune citation d’un quelconque folklore hongrois mais plutôt un climat proche de la tristesse, du renoncement et de la résignation. Ultime œuvre abordée par Sir Andràs Schiff : la Suite anglaise No6 en ré mineur BWV 811 de Johann-Sebastian Bach. La composition de cette Suite anglaise No6 se situerait vraisemblablement entre 1720 et 1722 à Cöthen, Johann- Sebastian Bach, bien qu’affichant une certaine austérité, y révèle en toute fin une joie irradiante qui tempère quelque peu l’image d’un compositeur orienté uniquement vers la gravité et la souffrance.

Sir Andràs Schiff ,qui ce soir-là officiait à la Philharmonie de Paris, prouvait sans l’ombre d’un doute, sa proximité chaleureuse, sensible, avec les univers de Mendelssohn, Beethoven, Brahms et Bach en insufflant à ce répertoire toute sa conviction, toute sa générosité, toute sa sensibilité musicale, provoquant au sein du public une adhésion totale. Sir Andràs Schiff, en réponse à cet enthousiasme offrit  un bis superbe consacré au Concerto italien de Johann- Sebastian Bach.

Texte de Michel Jakubowicz

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