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  • Michel Jakubowicz
  • Musique

Concert du Quatuor Hagen et de Jörg Widmann à la Philharmonie de Paris

Jorg Widmann clarinette

11-21 janvier 2018
8e Biennale du Quatuors à cordes
Salle des Concerts - Cité de la Musique
QUATUOR HAGEN
JÖRG WIDMANN, clarinette
www.philharmoniedeparis.fr

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C’est avec le Quatuor Hagen, accompagné du clarinettiste et compositeur Jörg Widmann que prenait fin cette prestigieuse 8e Biennale du Quatuor à cordes qui permettait au public
de se retrouver face aux meilleurs et aux plus renommés d’entre-eux.

Le Quatuor Hagen à qui revenait le privilège de conclure cet ensemble de concerts extraordinaires dévolus intégralement à ces quatre instruments (violons, alto, violoncelle) formant le Quatuor, était tout indiqué pour clore dignement cet évènement. Leur programme de ce dimanche 21 janvier 2018, chargé à la fois de classicisme et de modernité rendait d’abord hommage à celui dont le nom évoque instantanément la Seconde école de Vienne puisqu’il s’agit d’Anton Webern dont le Quatuor Hagen avait fait le choix d’interpréter le Quatuor à cordes « Düster und schwer » datant de 1905. Paradoxalement avant les influences musicales venues du passé, il semble certain que ce Quatuor de Webern découvert tardivement seulement après la mort tragique du compositeur, s’inspire d’un triptyque du peintre Giovanni Segantini. Bien que l’ombre de Beethoven semble quelque peu planer sur cette œuvre de Webern on peut également y déceler quelques traces d’influences venues de Brahms. La seconde œuvre inscrite au programme du Quatuor Hagen n’était autre que le sublime Quintette pour clarinette et cordes K 581 de Mozart. Il faut se souvenir que Mozart avait pour la clarinette une véritable dévotion, à l’origine de nombreux chefs-d’œuvre (Trio « les Quilles »,le Concerto pour clarinette, la Symphonie No39 où l’instrument est omniprésent etc…) L’Allegro initial qui débute ce Quintette ménage entre les musiciens du Quatuor et l’instrument soliste de passionnants dialogues alors que le Larguetto suivant nous plonge dans une sorte d’angoisse que l’on retrouve également dans les mouvements lents du Concerto pour piano No23 en la majeur et du Concerto pour piano en ré mineur No20. Le Menuet placé en troisième position nous ramène vaguement dans un divertissement éphémère, sentiment vite dissipé avec le Finale .Allegretto qui va sans cesse évoluer entre virtuosité et tristesse. C’est sur une note très contemporaine que le Quatuor Hagen mettait fin à son concert en proposant au public de la Salle des Concerts le Quintette pour clarinette et cordes de Jörg Widmann. L’œuvre est abordée en toute humilité par le compositeur puisqu’elle tient évidemment compte des chefs-d’œuvre du passé tels que Mozart, Weber, Brahms, les concevaient. Jörg Widmann qui bien sûr interprète ici la partie soliste de son Quintette pour clarinette et cordes, nous emmène dans un univers sonore ne cherchant nullement à nous éloigner de la tonalité. Cet immense adagio de près de 40 minutes évolue sans cesse vers la rive incertaine du rêve, nous faisant accéder ainsi à une réalité poétique certaine. Le Quatuor Hagen traduisait avec une ardeur passionnée chaque épisode des trois œuvres abordées durant ce concert final, trouvant avec Jörg Widmann un partenaire idéal pour l’interprétation des deux Quintettes (Mozart et Widmann). Difficile de ne pas signaler aux admirateurs (nombreux) du Quatuor Hagen qu’ils ont récemment publié un CD regroupant deux quatuors prestigieux de Mozart : le Quatuor No14 K.387et le Quatuor No17 K.458, tous deux dédiés à Haydn et édités par Myrios Classics.

Texte de Michel Jakubowicz



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