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  • Michel Jakubowicz
  • Musique

Concert : Gustavo Dudamel interprète Bernstein et Beethoven à la Philharmonie de Paris

Gustavo Dudamel

Concert en deux parties : tout d'abord Leonard Bernstein, Chichester Psalms puis Ludwig van Beethoven, Symphonie No9 «Hymne à la joie», à la Philharmonie de Paris, par le Los Angeles Philharmonic et le London Symphony Chorus, sous la direction de Gustavo Dudamel.

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Los Angeles Philharmonic, London Symphony Chorus
Gustavo Dudamel : direction
Julianna Di Giacomo, soprano
Jennifer Johnson Cano, mezzo-soprano
John Holiday, contre-ténor
Michael König, ténor
Soloman Howard, baryton-basse
Matthew Hamilton, chef de chœur

Victoria Songwei Li, soprano*
Anne Reilly, mezzo-soprano*
Florian Panzieri, ténor*
William Pedersen, basse*
* Solistes supplémentaires, issus de la Guildhall School of Music de Londres pour l’œuvre Chichester Psalms de Bernstein

Philharmonie de Paris
Grande Salle Pierre Boulez

Dimanche 6 mai 2018 à 16h30 

www.philharmoniedeparis.fr

Datant de 1965, les Chichester Psalms ne resteront pas la seule incursion de Bernstein dans la sphère du religieux, puisqu’ils seront suivis en 1971 de Mass. Dans ses Chichester Psalms, Leonard Bernstein fait appel à un orchestre relativement réduit, vu qu’il en bannit la petite harmonie, limitant ainsi son orchestration aux cordes, à deux harpes, trois trompettes, trois trombones et aux percussions. S’articulant en trois sections, l’œuvre s’ouvre par un fracassant Psaume 108 et s’achève dans la retenue et l’humilité, avec le Psaume 133 (verset 1). Dans cette œuvre aux proportions relativement modestes (guère plus d’une vingtaine de minutes), Bernstein ne se prive guère de références aux compositeurs du passé (Britten, Bach, sans oublier Beethoven et Mahler). Le Jazz et la musique liturgique juive peuvent aussi être ajoutées à cette liste. Dans cette œuvre singulière, Bernstein semble réaliser une sorte de fusion entre deux religions (juive et chrétienne), tout en y intégrant des musiques fort éloignées de la chose religieuse, à savoir le jazz et même des fragments provenant en droite ligne de la comédie musicale américaine, dont lui-même est un fougueux représentant (West Side Story).

La seconde partie du concert était bien sûr consacrée à l’ultime chef-d’œuvre de Beethoven dans le domaine symphonique, puisqu’il s’agissait de la Symphonie No9op.125 «Hymne à la joie». Déjà en 1808, dans une œuvre intitulée Fantaisie pour piano chœur et orchestre op.80, Beethoven s’empare d’un thème provenant d’un de ses lieder. Il y expérimente ainsi sa vision du texte de Schiller, qui prendra toute sa force et toute sa puissance dans le Presto final de la Symphonie No9. Le premier mouvement, un Allegro ombrageux et puissant, nous mène au Molto vivace, en fait un Scherzo qui constitue le deuxième mouvement de cette Symphonie. Dans ce mouvement, Beethoven semble se livrer sans retenue à une sorte de frénésie idéalisée, pleine d’élans irrépressibles. Le troisième mouvement, un Adagio, semble ouvrir la voie à de nombreux compositeurs qui s’engouffreront dans cette brèche indiquée par Beethoven. Un lyrisme profond semblable au mouvement lent de son Quatuor à cordes No15 habite et parcourt sans relâche ce mouvement imprégné d’une force peu commune. Le dernier mouvement, un Presto, permet à Beethoven d’exprimer sa confiance dans le destin de l’humanité et aussi de récidiver dans sa haine de l’injustice et de la tyrannie maintes fois soulignées dans Fidélio et Egmont.
On attendait avec beaucoup d’espoir la prestation du chef vénézuélien Gustavo Dudamel dans une telle Symphonie ,érigée par Beethoven en rempart contre la tyrannie. L’attente ne déçoit nullement, car Gustavo Dudamel qui dirige sans partition cette Symphonie, y imprime sa marque dès l’Allegro initial, donnant au scherzo une dimension quasi-dionysiaque. Il révèle également la noblesse de l’Adagio dont il parcourt avec une fièvre particulière chaque inflexion. Quant au finale (Presto) il en fait un hymne s’adressant à toute l’humanité, concluant l’œuvre dans un paroxysme sonore hallucinant, s’appuyant sur un orchestre rompu à de soudaines et terribles accélérations. Accueil triomphal de la Salle de la Philharmonie, qui sacralise en quelque sorte l’incroyable performance de Gustavo Dudamel, soulevant littéralement un Los Angeles Philharmonic au plus haut de sa forme.

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Texte de Michel Jakubowicz



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