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  • Michel Jakubowicz
  • Musique

Concert : Vasily Petrenko dirige l'Orchestre Philharmonique de Radio France à La Philharmonie de Paris

Vasily Petrenko

Donné à la Philharmonie de Paris, ce concert s’ouvrait avec une pièce du compositeur japonais Toru Takemitsu, avant de se poursuivre avec des œuvres d’Ernest Chausson et d’Alexander Von Zemlinsky. 

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Orchestre Philharmonique de Radio France
Direction : Vasily Petrenko
Marie-Nicole Lemieux, soprano

Toru Takemitsu : Toward the Sea 3, pour flûte alto et harpe
Ernest Chausson : Poème de l’amour et de la mer, opus 19
Alexander von Zemlinsky : Die Seejungfrau (La Petite Sirène), fantaisie en trois
mouvements pour grand orchestre, d’après un conte d’Andersen

Philharmonie de Paris
Grande Salle Pierre Boulez
Vendredi 4 mai 2018, 20h30 

www.philharmoniedeparis.fr

C’est avec une pièce instrumentale du compositeur japonais Toru Takemitsu que s’ouvrait ce concert dirigé par Vasily Petrenko, à la tête de l’Orchestre Philharmonique de Radio France. On connaît l’attachement de Toru Takemitsu à la musique de Claude Debussy, qu’il n’hésite pas à citer dans certaines de ses œuvres. Ici dans Toward the Sea 3 qui date de 1981, le compositeur s’inspire de l’œuvre littéraire d’Herman Melville, mais évoque aussi Henry David Thoreau dans l’épisode final Cape Cod. Peut-être en référence à un certain esprit français et rendant toujours d’une certaine façon hommage à Claude Debussy, Toru Takemitsu va mettre en jeu un ensemble extrêmement restreint, se limitant à une flûte alto et une harpe. L’œuvre, fort brève, atteint des sommets de raffinement instrumental, ménageant à l’auditeur des surprises sonores inattendues. La seconde œuvre, Poème de l’amour et de la mer était due à Ernest Chausson et déroulait en trente minutes les sinuosités d’un récit musical dédié au vaste océan. S’articulant en deux parties distinctes elle ne renie en rien l’héritage franckiste du compositeur et nous laisse même entrevoir dans un bref fragment quelques échos de sa Symphonie opus 20 qui, elle, sera composée en 1890. Ernest Chausson fait appel ici à un orchestre imposant, confiant à la soprano le rôle essentiel de chanter la poésie de Maurice Bouchor.

La dernière partie du concert était entièrement consacrée à La Petite Sirène d’Alexander von Zemlinsky dont il assurera lui-même la création en 1905 au Musikverein de Vienne. Une œuvre qui s’ajoute à la longue liste des compositions ayant célébré les profondeurs glauques et verdâtres de l’océan (celles de Debussy, Sibelius entre autres). Zemlinsky n’hésite guère à utiliser un orchestre pléthorique s’inspirant de celui des symphonies de Mahler et des vastes Poèmes symphonique de Richard Strauss. L’œuvre, tout en ne cherchant pas à illustrer de façon trop uniforme le conte d’Andersen, en suit tout de même toutes les étranges péripéties. Les différentes influences auxquelles est soumis Zemlinsky (Mahler, Strauss, Rimski-Korsakov, Dvorak, Wagner, Brahms etc…) ne l’empêchent guère d’affirmer déjà ici un authentique talent de compositeur que des œuvres plus tardives comme le Psaume 13, composé trente ans plus tard, confirmeront avec éclat.

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Marie Nicole Lemieux
Excellente prestation de Marie-Nicole Lemieux, déroulant avec grâce les volutes sinueuses du Poème de l’amour et de la mer d’Ernest Chausson alors que Vasily Petrenko et l’Orchestre Philharmonique de Radio France, très inspirés, remettaient à l’honneur les chatoiements infinis déployés par Zemlinsky dans La Petite Sirène.

Texte de Michel Jakubowicz 



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