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  • Michel Jakubowicz
  • Musique

Philippe Jordan à la tête du Wiener Symphoniker à La Philharmonie de Paris

Philippe Jordan direction

  • Richard Strauss, Don Quichotte
  • Richard Strauss, Ein Heldenleben (Une vie de héros)
  • Wiener Symphoniker
  • Philippe Jordan, direction
  • Gautier Capuçon, violoncelle
  • Herbert Müller, alto
  • Anton Sorokow, Konzertmeister

  • Grande Salle Pierre Boulez-Philharmonie, Lundi 4 juin 2018
    www.philharmoniedeparis.fr

Lundi 4 juin, le Wiener Symphoniker proposait au public de la Grande Salle Pierre Boulez l'interprétation de deux œuvres de Richard Strauss. Dirigé par Philippe Jordan, l’orchestre, en compagnie des solistes Gautier Capuçon (violoncelle) et Herbert Müller (alto) interprétait d'abord Don Quichotte.  La seconde partie du concert était consacrée à Ein Heldenleben (Une vie de héros).

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Le mythe du roman de Cervantès avait déjà fasciné Georg Philipp Telemann (1681-1767) qui compose sur ce thème une Suite d’orchestre suivant pas à pas les péripéties nombreuses de l’œuvre de Cervantes. Mais dans le domaine de l’opéra, Giovanni Paiesiello (1740-1816), composera un opéra bouffe dédié lui aussi au Chevalier à la Triste Figure : Don Quichotte de la Manche. Enfin, Jules Massenet (1842-1912) relève lui aussi le défi en donnant peu avant sa mort un Don Quichotte datant de 1910. Lorsque Richard Strauss s’attaque à son tour au mythe forgé grâce à l’imagination débordante de Cervantès, il possède un potentiel non négligeable d’œuvres pour orchestre qui lui ont depuis longtemps assuré une stature d’orchestrateur hors pair. Il faut citer le très virtuose et insolent Poème Symphonique Till Eulenspiegel (1894-1895) et le fracassant Ainsi parlait Zarathoustra (d’après Nietzsche) datant lui, de 1896. Composé en 1897, ce Don Quichotte, variations symphoniques sur un thème chevaleresque op.35,de Richard Strauss dont on peut affirmer qu’il suit avec une précision presque maniaque chaque détail du roman de Cervantès, fait appel non seulement à deux solistes (violoncelle et alto) symbolisant Don Quichotte et Sancho Pança mais également un orchestre énorme. Richard Strauss y réalise des prodiges sur le plan de l’orchestration, avec des effets comiques (combat contre un troupeau de moutons) ou poétiques (Chevauchée dans les airs).

Gautier Capucon violoncelle

En seconde partie du concert, une autre partition de Richard Strauss était offerte au public de la Grande Salle Pierre Boulez de la Philharmonie. Il s’agissait de Ein Heldenleben (Une vie de héros) poème symphonique op. 40 qui sera exécuté sous la direction de Richard Strauss le 3 mars 1899, à Francfort-sur-le-Main. L’œuvre fait appel à un orchestre encore plus volumineux que celui mis en œuvre dans son Don Quichotte. Un renforcement qui s’opère surtout du côté des cuivres puisqu’on peut compter la présence de huit cors et cinq trompettes en plus de l’effectif orchestral utilisé dans le Don Quichotte. Bourrée d’éléments autobiographiques, cette œuvre qui prend souvent des allures colossales n’en ménage pas moins des moments de pure poésie. Si la bataille formidable constitue le centre de gravité de Ein Heldenleben, avec ses furieux assauts convulsifs livrés contre un ennemi mortel, la fin se déroule comme une sorte de rappel d’un passé glorieux où sont brièvement énoncées quelques œuvres de Richard Strauss comme Don Juan et aussi Ainsi Parlait Zarathoustra, Macbeth et Mort et Transfiguration. L’œuvre se termine sur un fantastique fortissimo, mobilisant toutes les forces du Wiener Symphoniker.

Si dans le Don Quichotte on peut admirer la prestation des deux solistes (Gautier Capuçon au violoncelle et Herbert Müller à l’alto), la direction attentive et scrupuleuse de Philippe Jordan s’avère plus appliquée qu’inspirée. En revanche, dans Ein Heldenleben, Philippe Jordan qui dirige par cœur, y déploie une énergie et une fougue impressionnantes permettant enfin de vaincre à jamais les terribles et vindicatifs ennemis du «Héros». Un orchestre invité n’oublie jamais de gratifier son public de bis, ce qui fut bien sûr accordé, avec la Danse hongroise No5 de Johannes Brahms et la virevoltante Trisch.Tratsch-Polka de Johann Strauss, fils.

Texte de Michel Jakubowicz

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Philharmonie de Paris

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