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  • Michel Jakubowicz
  • Musique

Concert : l'Orchestre Philharmonique de Radio France dirigé par le brillant chef finlandais Santtu-Matias Rouvali

Santtu Matias Rouvali direction

  • Jean Sibelius : Romance pour piano en ré bémol majeur, opus 24 No9 - Le Berger, opus 58 No4
  • Claude Debussy : Estampes pour piano, Pagodes - La Soirée dans Grenade -Jardins sous la pluie, Fantaisie pour piano et orchestre
  • Jean Sibelius : Symphonie No1 en mi mineur opus 39
  • Leif Ove Andsnes, piano 
  • Orchestre Philharmonique de Radio France
  • Santtu-Matias Rouvali, direction
  • Auditorium de Radio France, Vendredi 8 juin 2018
    www.maisondelaradio.fr

Deux immenses compositeurs au programme de l’Orchestre Philharmonique de Radio France : l’un venu du Nord de l’Europe, Jean Sibelius (1865-1957) et l’autre, Claude Debussy (1862-1918), natif de France.

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C’était d’abord au pianiste Leif Ove Andsnes d’ouvrir ce concert d’une façon originale puisqu’il proposait, pour commencer, deux pièces pour piano de Sibelius pleines de vivacité et de couleur : la Romance pour piano opus 24 No9, suivie d’une étonnante pièce très caractéristique du style épique de Sibelius : Le Berger opus 58 No4. Leif Ove Andsnes n’en restait pas là car il s’invitait sans plus tarder dans l’univers de Claude Debussy avec Estampes pour piano : Pagodes, La Soirée dans Grenade et le célèbre Jardins sous la pluie dans lequel résonnent des comptines françaises ancrées dans toutes les mémoires. Si Debussy n’a laissé aucun Concerto pour piano à la postérité, cette Fantaisie pour piano et orchestre qui terminait la première partie de ce concert pourrait en tenir lieu. Elle possède en effet trois mouvements et, bien que ne s’affranchissant pas vraiment d’influences diverses (D’Indy, Franck en particulier), elle ne peut revendiquer le titre de Concerto pour piano, se révélant en fait plus proche de la forme rhapsodique. Assez habilement orchestrée, avec une prédilection pour les bois (présence marquée du cor anglais), l’œuvre ménage au soliste une place non négligeable et se termine par un Allegro molto plein de vivacité. La dernière partie de ce concert était entièrement consacrée à la Symphonie No1 de Sibelius, une œuvre qui marque l’entrée du compositeur finlandais dans cet espace très convoité, où les devanciers de Sibelius se nomment tout de même Bruckner, Dvorak et Tchaïkovski. Malgré ces illustres aînés, et bien que subissant parfois leur influence, Sibelius avec un instinct foudroyant, une agressivité presque débordante (dans le Scherzo) trouve rapidement son style, écartant au fur et à mesure de la progression de sa Symphonie toute proximité non seulement avec les compositeurs germaniques mais également avec ce qui pourrait provenir de la Russie (Borodine, Tchaïkovski). Le mystère des immenses forêts de Finlande est déjà palpable dans cette première Symphonie, annonçant même le futur et terrible Tapiola qui sera la dernière grande œuvre orchestrale de Sibelius, qui après cela se taira à jamais durant les trente dernières années de sa vie.

Leif Ove Andsnes piano

Le pianiste du concert, Leif Ove Andsnes, recueillait sans peine les ovations du public de l’Auditorium, pour ses interprétations sensibles et prenantes des deux univers de Debussy et de Sibelius. Quant au jeune chef finlandais, Santtu-Matias Rouvali, dont on se rappelle il y a peu l’exécution éblouissante et dynamique de la Symphonie No6 de Chostakovitch, il donnait de la Symphonie No1 de Sibelius une vision franchement indicible, visionnaire, menant les musiciens de l’Orchestre Philharmonique de Radio France au cœur même de l’univers radical, survolté, légendaire, de Sibelius. Le public de l’Auditorium submergé par l’incroyable performance du chef finlandais lui témoignait un enthousiasme sincère et très mérité.

Texte de Michel Jakubowicz

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Auditorium de Radio France, Orchestre Philharmonique de Radio France

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