Skip to main content
PUBLICITÉ
  • Michel Jakubowicz
  • Musique

Concert : récital du claveciniste Justin Taylor au Théâtre Grévin

Justin Taylor

Un programme singulier, audacieux, mêlant sans détours le XVIIIème siècle et le XXème siècle. Voilà ce que proposait au public du Théâtre Grévin le jeune et talentueux claveciniste Justin Taylor durant cette soirée du lundi 11 juin
2018.

LA SUITE APRÈS LA PUB

Domenico Scarlatti, dont les Sonates constituaient largement l’épine dorsale de ce concert, n’est pas seulement le prodigieux auteur de 555 Sonates pour clavecin. En effet, il est aussi l’auteur de 17 Sinfonias méconnues, et dans le domaine religieux, l’auteur (entre autres) de Cantates et surtout d’un Stabat Mater pour chœur et basso continuo. Le choix de Justin Taylor dans ces 555 Sonates de Domenico Scarlatti, s’avère judicieux, évitant toute monotonie puisqu’il va aussi bien interpréter des Sonates de jeunesse comme la Sonate K 18, la Sonate K 27, pour finalement montrer une image sonore des dernières Sonates comme par exemple la Sonate K 492 et la Sonate K 519. György Ligeti, qui constitue l’axe contemporain de ce récital, est avant tout l’auteur d’un terrifiant Requiem. L’utilisation de cette partition, ainsi que celle d’Atmosphères par Stanley Kubrick dans son film de science-fiction l’Odyssée de l’Espace, donne une idée assez juste de l’importance de ce compositeur, que l’on peut sans hésitation considérer comme un continuateur de Bartók. Les pièces pour clavecin de György Ligeti interprétées par Justin Taylor comprenaient la Passaglia ungherese et surtout cette fascinante et hypnotique pièce pour clavecin : Continuum.

Justin Taylor, le claveciniste de cette soirée, révélait dans les Sonates de Domenico Scarlatti une faculté rare : celle de rendre tangibles, palpables, les paysages sonores qui naissaient sous ses doigts agiles. On pouvait sans peine distinguer des scènes de chasse s’estompant dans le lointain alors que parfois certaines de ces Sonates semblaient soudainement se transformer en mouvements de Concertos pour clavecin, accompagnés par un orchestre à cordes miraculeusement inventé par la magie d’un clavecin facétieux. Au terme de ce concert d’une qualité exceptionnelle, révélant un interprète s’attachant avant tout à l’expressivité de son instrument, Justin Taylor, fort généreux, accordait au public du Théâtre Grévin deux bis extraordinaires. Il débutait par une pièce tirée du 2ème Livre de clavecin de François Couperin, les Barricades mystérieuses, terminant avec le Tic-Toc Choc provenant du 3ème Livre de pièces pour clavecin du même compositeur.

Texte de Michel Jakubowicz



Autres articles sur ON-mag ou le Web pouvant vous intéresser


PUBLICITÉ