Agenda : Le Festival de Salzbourg 2019
©DR
- Salzburger Festspiele, 20 juillet-31 août 2019
- Opéra, concert, théâtre.
www.salzburgfestival.at - Location : par correspondance à Salzburger Festspiele, Postfach 140, 5010 Salzburg, Austria
par tel : 00 43-662-8045-500Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.
« Participer, c'est un art », remarque l'écrivain Peter Handke. C'est lors d'une réception-conférence de presse, Place Vendôme à Paris, que la Présidente du festival Helga Rabl-Stadler et le directeur artistique Markus Hinterhäuser ont dévoilé les grandes lignes du programme du prochain Festival de Salzbourg qui se déroulera du 20 juillet au 31 août 2019. Durant ces 43 jours, seront présentés 199 spectacles dans une dizaine de lieux différents ! Le thème de l’année est ''Les mythes'', dernier volet d'une trilogie qui consacra en 2017 '' Le pouvoir '' et en 2018, '' Les passions'', souligne Hinterhäuser. Qui s'empresse d'ajouter que ce millésime sera ''de caractère très français''. On remarquait, lors de cette présentation, la présence du compositeur Pascal Dusapin, ''compositeur en résidence'' l'été prochain, et de la basse René Pape qui délivra deux airs de Verdi en forme de surprise musicale.
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L'opéra est à Salzbourg un domaine phare. Il sera décliné, dans le cadre des ''mythes'', ''racine de tout... miroir entre antiquité et monde contemporain'', l'espace de 5 nouvelles productions. Médée de Cherubini sera mis en scène par Simon Stone et dirigé par Thomas Hengelbrock, avec dans le rôle titre Sonya Yoncheva (30/7-19/8). Oedipe de Georges Enesco, l’une des plus belles pièces du répertoire du XXème siècle, est proposé dans la régie de Achim Frayer et sous la direction de Ingo Metzmacher (11-24/8). Peter Sellars portera, à n'en pas douter, un regard personnel sur l'Idomeneo de Mozart, lequel sera dirigé par Teodor Currentzis, le tandem à qui l'on doit La Clémence de Titus du festival 2017 (27/7-19/8). Orphée aux enfers d'Offenbach, joli clin d'œil à l'année anniversaire du musicien, c'est le mythe d'Orphée tourneboulé et parodié, selon Barrie Kosky qui en signera la mise en scène avec à la direction musicale Enrique Mazzola (14-30/8). Enfin Simone Boccanegra, s'il ne se rattache pas directement au thème de l’année, met du moins en avant le paramètre du destin, si cher à Verdi. Il sera mis en scène par Andreas Kriegenburg et dirigé par Valery Gergiev, omniprésent en cette future période estivale, entre Verbier et Bayreuth (pour Tannhäuser !) et Salzbourg (15-29/8). On donnera encore Alcina, dans la régie de Damiano Michieletto, avec Cecilia Bartoli, Philippe Jarrousky et Sandrine Piau (8-18/8). Et sera repris Salomé dans la formidable production de Romeo Castellucci et l'incandescente direction de Franz Welser-Möst, qui firent les beaux soirs du festival 2018 (25-31/8). Deux opéras en version concertante compléteront le panel, autour de deux super vedettes adulées à Salzbourg : Anna Netrebko dans Adriana Lecouvreur, et Placido Domingo pour Luisa Miller, encore une prise de rôle du tenorissimo devenu baryton.
©SF/A. Kolarik. La prestigieuse scène du Manège des rochers.
Côté concerts, l'Ouverture Spirituelle qui adorne les premiers jours du festival, focalisera sur le sous-thème des ''Larmes'', bien en concordance avec celui plus large des ''mythes''. Des larmes de tristesse, de joie ou plus politiques, qui nous vaudront, entre autres, le magistral Lagrime di San Pietro de Orlando de Lassus, mis en espace par Sellars (20 & 21/7), la Septième Symphonie ''Leningrad'' de Chostakovitch, dirigée par Currentzis (26/7), ou encore Medeamaterial, le troisième opus opératique (1992) de Dusapin, sur un texte de Heiner Müller, donné dans la belle Kollegienkirche (28/7). Compositeur en résidence dans le cadre de la série « Zeit mit », Dusapin sera honoré de plusieurs concerts, lui qui se décrit ainsi : « Je suis un écrivain de musique », tant sa plume se nourrit de littérature. De même qu'Enesco se verra réserver une autre série, en liaison avec l'opéra Oedipe. Les concerts de Wiener Philharmoniker aligneront une constellation de chefs de haut vol : Herbert Blomstedt (28+29/7 ), Welser-Möst (3+5/8), Riccardo Muti qui lors des ''concerts du 15 août'', dirigera le Requiem de Verdi , en hommage à Herbert von Karajan, pour le 30ème anniversaire de sa disparition (13, 15 & 17/8), Daniel Barenboim (22+24/8) et Bernard Haitink (30+31/8). On entendra encore des orchestres invités comme le Symphonieorchester des Bayerische Rundfunk dirigé par Mariss Jansons, le West Eastern Divan Orchestra, par Barenboim, les Berliner Philharmoniker et leur nouveau directeur musical Kirill Petrenko qui offriront deux soirées dont une consacrée à la IXème Symphonie de Beethoven, et enfin le Gewandhausorchester Leipzig et Andris Nelsons. Une foultitude de pianistes sera à l'œuvre dans le cadre des Solistenkonzerte : Levit, Sokolov, Kissin, Volodos, Pollini, Buniatischvili & Uchida, et de chanteurs pour les Liederabende : Gerhaher, Goerne, Petibon, Damrau. Sans oublier les Mozart Matinée, une institution à Salzbourg, dont une série avec Raphaël Pichon, ou les concerts de la Camerata Salzburg...
©SF/A. Kolarik. ’’Le plus beau foyer du monde’’.
Abondance de biens ne nuit pas. Bien au contraire, elle enlumine nul doute la plus grande manifestation festivalière de musique classique au monde. Alors que cette édition est marquée au coin de l'originalité. Car passer d'Enesco à un Mozart revisité par Sellars et Currentzis, ou de Dusapin à de Lassus n'est pas frayer dans le sentier battu. L'attrait des choix artistiques décuple la réputation de ce festival prestigieux. De tels choix, cette fois encore, séduiront le public français !
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Texte de Jean-Pierre Robert