Skip to main content
PUBLICITÉ
  • Michel Jakubowicz
  • Musique

Concert : Bernstein, Rachmaninov et Scriabine à l'Auditorium de la Maison de la Radio

Vasily Petrenko

  • Leonard Bernstein : Symphonie No2 « The Age of Anxiety »
  • Serge Rachmaninov : L’Île des morts, op.29
  • Alexandre Scriabine : Poème de L’extase, op.54
  • Orchestre Philharmonique de Radio France
  • Kirill Gerstein, piano
  • Vasily Petrenko, direction
  • Vendredi 30 novembre 2018, 20 h 
  • Auditorium de Radio France
    www.maisondelaradio.fr

Bernstein, Rachmaninov, Scriabine interprétés par un chef russe dont les prestations remportent tous les suffrages : Vasily Petrenko.

LA SUITE APRÈS LA PUB

Dans cette Symphonie No2 de Bernstein qui ouvrait ce concert, nous sommes loin du compositeur de West Side Story ou même de « Candide ». En effet, dans cette symphonie parfois austère malgré ses incursions dans le jazz, Bernstein tisse des liens avec des sources littéraires puisque son morceau emprunte son titre (The Age of Anxiety) au poème de W.H.Auden. Si la modernité est présente dans plusieurs des mouvements de l’œuvre, elle n’empêche nullement de côtoyer une sorte de romantisme tardif. Le piano y tient une place non négligeable sans toutefois approcher de trop près la spécificité du Concerto pour piano. La deuxième partie du concert était entièrement consacrée à deux compositeurs russes strictement contemporains puisqu’il s’agit de Rachmaninov (1873-1943) et Scriabine (1872-1915).
Pourtant leurs esthétiques divergent absolument car si Rachmaninov peut être considéré comme un héritier de Tchaïkovski, Scriabine se dirige lui, vers l’horizon de la modernité. C’est le fameux tableau d’Arnold Böcklin, L’Île des morts dont il existe plusieurs versions qui figuraient il y a plusieurs années dans une exposition au musée d’Orsay, qui inspire à Rachmaninov son poème  symphonique. Il le dirigera lui-même à la société philharmonique de Moscou le 1er mai 1909. La musique de Rachmaninov dépeint avec une violence inouïe la lente progression d’une barque se dirigeant vers une Île sinistre plantée de cyprès veillant telles de terribles sentinelles à la tranquillité de lieux que théoriquement aucun mortel ne doit jamais aborder. L’orchestre se tait peu à peu lorsque le terrifiant passager qui dirige la barque chargée d’un cercueil disparaît dans une sorte de brume lointaine. Un autre compositeur, Max Reger (1873-1916), composera lui aussi Quatre Poèmes Symphoniques d’après plusieurs tableaux d’Arnold Böcklin dont L’Île des morts.

La dernière œuvre de ce concert était dévolue au Poème de L’extase de Scriabine, une œuvre que le compositeur écrira entre 1905 et 1908 et que le chef d’orchestre russe Modest Alstchuler dirigera à New York avec l’Orchestre Symphonique de Russie le 10 décembre 1908. Mettant en œuvre un orchestre pléthorique (dont huit cors !), Scriabine s’efforce dans cette composition à la progression dramatique implacable, d’y intégrer ses idéaux mystiques et d’autres préoccupations d’ordre philosophique.

Kirill Gerstein

Soulignons la remarquable prestation du pianiste Kirill Gerstein dans la Symphonie No2 « The Age of Anxiety » de Bernstein, saluée par le public auquel il offre un bis spectaculaire « Vers la Flamme, op.72 » de Scriabine. Dans cette Symphonie de Bernstein, Vasily Petrenko galvanise avec efficacité l’Orchestre Philharmonique de Radio France. Le chef Russe aux prises avec le poème symphonique « L’Île des morts » de Rachmaninov, sait en exalter la violence et la morbidité avec une énergie farouche. Quant au Poème de L’extase de Scriabine, Vavily Petrenko, unissant l’ensemble des musiciens de l’Orchestre Philharmonique de Radio France, en traduit avec force tous les éclats et tous les vertiges.

Vasily Petrenko à la tête de l’Orchestre Philharmonique de Radio France aussi à l’aise dans la Symphonie No2 de Bernstein que dans les deux chefs-d’œuvre russes de Rachmaninov et Scriabine !

LA SUITE APRÈS LA PUB

Texte de Michel Jakubowicz



Autres articles sur ON-mag ou le Web pouvant vous intéresser


PUBLICITÉ