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  • Jean-Pierre Robert
  • Musique

CD : Les saisons vues par l'Ensemble Prisma

Prisma The Seasons

  • « The seasons » : Œuvres de Giovanni P. Da Palestrina, Francesco Turini, Marco Uccellini, Claudio Monteverdi, Giovanni Battista Fontana, Tarquinio Merula, Dario Castello, Andrea Falconieri, Anathasius Kircher, Biagio Marini
  • Compositions de Elisabeth Champollion, Alon Sariel, Franciska Anna Hajdu et David Budai
  • Ensemble Prisma
  • 1 CD Ambronay Editions : AMY311 (Distribution : Harmonia Mundi)
  • Durée du CD : 58 min 31 s
  • Note technique : etoile orangeetoile orangeetoile orangeetoile orangeetoile orange (5/5)

Voici des Quatre saisons d'un autre type ! Les quatre vents plutôt, Zéphyre, Notos, Euros et Borée. Ce CD nous parle des saisons, des affects et des histoires de vents. Les quatre mousquetaires de l'ensemble Prisma ont concocté un programme pour le moins orignal à partir de ces prémisses saisonnières. Une déclinaison du chiffre 4 puisqu'à chaque saison est associé un instrument particulier parmi ceux qui composent cet ensemble quatuor. Une immersion irrésistible ! 

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''Le Printemps'' est introduit par un prélude à la flûte recorder, écrit par la flûtiste Elisabeh Champollion, et se poursuit par des extraits d'un madrigal de Palestrina. Puis par la sonate de Francesco Turini, une suite à trois dans la tradition de la ''gagliarde'', sorte de chanson alerte dont le rythme s'intensifie peu à peu. Le cri de la poule, selon Marco Uccellini, retentit alors, musique imitative. Et cela se conclut par une Chaconne associant sans vergogne Monteverdi, Merula, Bertali etc.., en une sorte de pot pourri où tout s'endiable par les pirouettes du violon et de la flûte. ''L'été'' a pour instrument référent le violon. La séquence s'ouvre par une composition due à la présente violoniste : un cocasse bruit d'insecte virevoltant de manière insistante, le moustique sans doute. Suivent la sonate op. 4 de Uccellini pour violon et basse continue, avec des sautes d'humeur et des emballements, puis la ''Sonata Settima'' de Giovanni Fontana cultivant cette même dialectique, également pour violon dialoguant avec le recorder de façon presque affectueuse en des coloris magiques. Tout se termine par un ''Canario'' écrit par le violiste : belle ''imitation'' d'une pièce du haut baroque, pour violon et piccolo, aux variations animalières vraiment amusantes.

Pour ''L'Automne'' on a choisi le luth. Cela commence par un ground attribué à Thomas Preston, organiste de son état, suite de variations pour luth à l'effet hypnotique. La Sonate ''La Cattarina'' de Merula offre aussi des variations virtuoses à la flûte et au violon, nanties de tempos souvent effrénés. La ''Sonata duodecima'' de Dario Castello, de 1629, concrétise le passage de la canzone de Frescobaldi à une forme plus libre. Une impression de grande séduction dans des changements de climats par la différentiation des rythmes et des figures instrumentales. Vient alors une Passacaille d'Andrea Falconieri, danse espagnole et ostinato irrésistible. On finit par la Tarentelle de Athanasius Kircher, le premier musicien à avoir travaillé sur ce rythme spécifique. Entre ces deux dernières pièces on a inséré une improvisation inspirée de la Sonate ''La Caravaggia'' de Merula, sur... ''Les feuilles mortes'' d'Yves Montand, pour luth ! Enfin ''L'Hiver'' fait résonner la viole de gambe. Et sur un prélude pour l'instrument, basé sur la Sonate ''Retirata'' de Biagio Marini, arrangée par le violiste : une danse triste, aux bruits évocateurs de bois d'écorce qui se dessèche. La Sonate de Falconieri, ''La Suave Melodia'' précède celle de Turini ''a due canti'', ou les spasmes d'une saison à l'agonie, prête à renaître sous un zéphyr bienveillant. La flûte recorder y apporte une couleur nostalgique, ce que la composition renforce dans sa progression précautionneuse, ou au contraire dans son amusante scansion. Enfin des variations mêlées d'Uccellini et de Marini, arrangées par le violiste, annoncent le renouvellement et l'arrivée du printemps...

À l'intelligence de l'organisation du programme, par le rapprochement des pièces, ses transitions inattendues ou convenues, ou l'originalité des compositions modernes, répond l'esprit de l'interprétation par quatre musiciens de talent : violon communicatif de Franciska Anna Hajdu, flûte coquine d'Elisabeth Champollion, luth chantant d'Alon Sariel et gambe joliment sonore de David Budai. Tout cela est d'une fine virtuosité empreinte de vraie tendresse. Un CD à chérir. 

L'enregistrement offre une séduisante atmosphère de par une idéale proportion entre les quatre musiciens, tour à tour solistes ou accompagnateurs. 

Texte de Jean-Pierre Robert

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Disponible sur Amazon en CD et MP3



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