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  • Jean-Pierre Robert
  • Musique

CD : Duphly et contemporains sous les doigts de Violaine Cochard

Duphly Violaine Cochard

  • Jacques Duphly : Allemande en ré mineur. Courante en ré mineur. La Vanlo. Rondeau tendre en ré mineur. Les Grâces. La Boucon. Chaconne. La Forqueray. Médée
  • Antoine Forqueray : La Cottin. La Portugaise
  • Jean-Baptiste-Antoine Forqueray : La Angrave
  • Joseph Nicolas Pancrace Royer : L'Aimable. La Marche des Scythes
  • Claude-Bénigne Balbastre : La d'Héricourt
  • Jean-François Dandrieu : La Lyre d'Orphée
  • Violaine Cochard, clavecin
  • 1 CD La Música : LMU14 (Distribution : Harmonia Mundi)
  • Durée du CD : 62 min 37 s
  • Note technique : etoile verteetoile verteetoile verteetoile verteetoile verte (5/5) 

La claveciniste Violaine Cochard propose un récital placé sous le motto ''Portraits et autres danses'', réunissant des pièces de Jacques Duphly et de quelques-uns de ses contemporains. C'est ainsi que 9 de celui-ci sont jouées en miroir avec d'autres morceaux de Forqueray, père et fils, Royer, Balbastre et Dandrieu, pour mettre en évidence ce qui les rapproche ou les distingue. Le choix d'un instrument bien spécifique, un clavecin de Kroll, leur apporte des couleurs particulières. Qui sont jouées de manière souveraine. 

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De Jacques Duphly (1715-1789), Violaine Cochard présente des pièces écrites dans l'esprit de la suite de danses française. Ainsi d'une ''Allemande'' en ré mineur, toute de séduction mélodique, d'une ''Courante'' en ré mineur, ou d'une ''Chaconne'' d'envergure qui dispense une musique inextinguible. On trouve encore un ''Rondeau'' tendre. Et des morceaux à titre, tressant des portraits de personnages en vue. Comme ''La Vanlo'', joliment babillante et claire avec ses notes piquées, une évocation du peintre van Loo ? Ou ''La Boucon'', référence à MJ. Boucon, claveciniste aussi et épouse de Mondonville. ''Médée'' est symbolisée par une écriture très ouvragée, traduisant la virulence de la dame : une ligne dramatique progressant avec véhémence dans les accords et les arpèges syncopés. ''La Forqueray'', c'est le portrait d'un collègue et la célébration d'une élégance de jeu.

Précisément Antoine Forqueray, violiste et claveciniste, est ici représenté par quelques-unes de ses compositions. Comme ''La Cottin'' et ses arpèges fulgurants. ''La Portugaise'', bien scandée dans ses accords en aplats dans le grave de l'instrument. Son fils, Jean-Baptiste Forqueray, avec lequel il n'était pas en bons termes, écrira presque aussi bien, rendant hommage à son père, comme dans ''La Angrave'', suite dramatique. Joseph Nicolas Pancrace Royer, maître de musique à l'Académie Royale de Musique, chef de chant et compositeur d'opéras, écrit ''L'Aimable'', un rondeau évoquant François Couperin. ''La Marche des scythes'', tiré d'un air de son opéra Zaïde, évoque un peuple lointain et réputé barbare, ce par une écriture multiforme, arpèges successifs, vagues balayant tout le registre, fusées imitant les vents contraires et irrités. De Claude-Bénigne Balbastre est donnée ''La d'Héricourt'', une pièce de caractère, imposante dans sa manière grandiose, flattant le registre grave du clavecin. Enfin, Jean-François Dandrieu est représenté par ''La Lyre d'Orphée'', qui conclut le programme d'une envolée lyrique lumineuse avec une pointe de tendre mélancolie.

Violaine Cochard est l'avocate inspirée de ces pages dont elle veut faire partager les multiples appâts. Le toucher magnifie l'instrument joué, un clavecin de Kroll, datant de 1776, donc contemporain des pièces choisies, réunissant « toutes les qualités requises pour la musique française », selon elle, « puissant autant que raffiné... toujours lumineux », avec des « basses sonores et charnues, des aigus étincelants et satinés ». Au demeurant magistralement captés par une prise de son d'un grand relief, les mettant en valeur.

Texte de Jean-Pierre Robert

Disponible sur Amazon en CD et MP3

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