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  • Jean-Pierre Robert
  • Musique

CD : Renaud Capuçon nous emmène au CINEMA

Renaud Capucon Cinema 

  • Musiques de film arrangées pour le violon (arrangements de Cyrille Lehn, Daniel Capelletti)
  • Ennio Morricone : Cinema Paradiso, The Mission
  • John Barry : Out of Africa
  • John Williams : La liste de Schindler
  • Georges Delerue : Le Mépris
  • Nicola Piovani : Life is beautiful
  • Erich Wolfgang Korngold : The Adventures of Robin Hood
  • Maurice Jarre : Le Cercle des poètes disparus
  • Michel Legrand : Yentl. Un été 42
  • Philippe Rombi : Joyeux Noël
  • Yann Tiersen : Le fabuleux destin d'Amélie Poulain
  • Bob Telson : Bagdad Cafe
  • Vladimir Cosma : La 7ème cible. Le grand blond avec une chaussure noire
  • Henri Mancini : Diamants sur canapé
  • Nino Rota : The Godfather
  • Alexandre Desplat : The Twilight Saga
  • James Horner : Lagends of the Fall
  • Renaud Capuçon, violon
  • Avec Nolwenn Leroy (Calling you)
  • Brussels Philharmonic, dir. Stéphane Denève
  • 1 CD Erato : 0190295633936 (Distribution : Warner Music)
  • Durée du CD : 76 min 17 s
  • Note technique : etoile bleueetoile bleueetoile bleueetoile bleueetoile bleue (5/5)

Renaud Capuçon réalise un rêve de gosse : nous emmener au cinéma pour y écouter des musiques de films, les plus belles selon son cœur, jouées au violon de son archet prestigieux. Certains morceaux ont été conçus d'origine pour le violon, d'autres sont le fruit de transcriptions pour les besoins de la cause. Des thèmes en tout cas transfigurés par la magie de l'instrument, et surtout la maestria de l'interprète. De Korngold à Desplat, de Rota à Legrand, une collection à chérir. 

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La musique de film est depuis longtemps un genre à part entière. Sans remonter à Erich Korngold et ses musiques composées pour les studios Hollywood, bien des auteurs compositeurs s'y sont consacré : pour faire passer par les oreilles ce que les yeux peuvent quérir de l'image. Et souvent l'enrichir. On ne peut souvent dissocier un bon film de sa musique. La condescendance vis-à-vis de la musique de film n'est sans doute plus de mise. Une bande originale peut rejoindre au panthéon des réussites musicales des chefs-d'œuvre du répertoire symphonique. Il existe même une école française dédiée : Legrand, Desplat, Delerue, et bien d'autres actuellement. Renaud Capuçon, pour qui « aller au cinéma a toujours été une fête », souligne comme en les interprétant « ce sont toutes les émotions ressenties à leur écoute qui remontent à la surface ». La collection ici réunie est vaste et compréhensive. En empruntant une certaine chronologie, on rencontre presque tous des noms qui ont marqué le genre.

Korngold d'abord, qui a assuré au 7ème Art le fait que la musique soit à son service. Ici dans la romance tirée des Aventures de Robin des bois, d'une belle expressivité sans être sentimentale, avec une fin extatique. Nino Rota, pour Le Parrain a écrit un ''Love theme'' qui trouve en l'occurrence une manière racée, élégante, dont la nostalgie affichée n'est pas réduite, loin de là. Pour La liste de Schindler, John Williams (1993) compose un vrai andante de concerto. Avec ''Carpe diem'', Maurice Jarre, pour Le cercle des poètes disparus, propose une intense mélopée sur un fond grandiose nanti de force percussions. Comme Vladimir Cosma et ''Le concerto de Berlin'', écrit pour La 7ème cible : un morceau hyper virtuose dans une veine démonstrative, digne des grandes pages post-romantiques, doté d'une séquence médiane motorique, fort exigeante pour le violoniste taclé par un brelan de percussions envahissantes. On y trouve même une vraie cadence ! On entend encore du même, un thème étrange, déroutant, qui sautille lancinant et prend de l'allure, tiré du film Le grand blond avec une chaussure noire, immortalisé par Pierre Richard.

La suite tirée du film Le fabuleux destin d'Amélie Poulain, due à Yann Tiersen, éblouit par son inventivité et sa verve communicative. De Michel Legrand on entend le thème mémorable de ''Papa, can you hear me ?'' de Yentl, et celui de Un été 42, musique doucement nostalgique dont le violon magnifie l'effet. Ennio Morricone a livré des musiques inoubliables pour The Mission (1986). Et surtout pour Cinema Paradiso (1988), la première musique de film à avoir conquis un futur violoniste alors âgé de 12 ans prénommé Renaud ! La musique de John Barry pour Out of Africa nous plonge dans les étendues sahariennes avec quelque chose de majestueux dans le trait. Les volutes du violon de ''Calling you'', tiré de Bagdad Café de Telson, chanté par Nolwenn Leroy, ne se refusent pas ! Il faut encore citer Henri Mancini et ses Diamants sur canapé, Georges Delerue et Le Mépris, Piovani pour La vie est belle (1987), une pseudo samba métamorphosée par le soliste, ou encore Rombi qui pour Joyeux Noël, écrit une bien profonde ''Aria''.

Tout cela est joué avec la maîtrise que l'on connaît de Renaud Capuçon, qui se fait et nous fait plaisir. Et un goût parfait, une élégance de jeu, qui hissent ces pages au rang de vrais morceaux du répertoire. Il est entouré par le Philharmonique de Bruxelles que dirige Stéphane Denève, un chef à la hauteur du chalenge qui lui aussi apporte à ces musiques une aura de raffinement ; un chef ''qui monte'' et qu'on aimerait voir à l'œuvre plus souvent par ici. 

L'enregistrement, au studio 4 Flagey de Bruxelles, offre un spectre large et est plein d'atmosphère pour une image flatteuse, très cinématographique. Le violon est bien centré au premier plan, mais le rapport soliste-orchestre est satisfaisant.

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Texte de Jean-Pierre Robert  

Disponible sur Amazon en CD et MP3



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