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  • Jean-Pierre Robert
  • Musique

CD : Grands Motets de Richard de Lalande

Grands Motets Richard de Lalande

  • Michel-Richard de Lalande : Grands Motets : ''Venite, exultemus Domino. ''De profundis''. ''Dominus regnavit''
  • Chantal Santon-Jeffery (soprano), Reinoud van Mechelen (haute-contre), François Joron (taille), Lisandro Abadie (basse-taille)
  • Les Pages & les Chantres du Centre de Musique Baroque de Versailles
  • Collegium Marianum, dir. Olivier Schneebeli
  • 1 CD Glossa/ Atelier K617 Chemins du baroque : GCO 924301 (Distribution : Note I music GMBH)
  • Durée du CD : 78 min 41 s
  • Note technique : etoile orangeetoile orangeetoile orangeetoile orangeetoile orange (5/5) 

Richard de Lalande (1657-1726) a composé des Motets pour grand chœur ou Grands Motets pendant la période de conception puis de construction de la Chapelle Royale du Château de Versailles, dernier grand chantier de Louis XIV. Où l'on décèle chez le musicien le souci de s'inspirer de l'acoustique particulière du lieu, le ''son'' de Versailles. Trois sont ici présentés. Ce CD est l'occasion de plusieurs collaborations fructueuses entre d'une part, les labels Glossa et Atelier K617, d'autre part le CMBV et le Collegium Marianum de Prague, et enfin les programmes musicaux actuels de la Chapelle Royale de Versailles et du Festival de musique baroque de Prague dans l'église St Simon et St Jude de la capitale tchèque. Une fière réussite !

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Le Grand Motet ''De profundis'', composé en 1689, sur le texte du Psaume 129, est un des exemples de la première manière de Richard de Lalande, qui se situe encore dans le sillage des œuvres de ce genre, de Henry Du Mont, voire de Lully : une manière très contrapuntique avec des ruptures marquées, pour une alternance de récits, savoir des ensembles vocaux à 2, 3 ou 4 voix, et de chœurs, le tout relié par des préludes et des passages instrumentaux. Le climat est empreint de sérénité comme dans le premier verset, introduit par un prélude orchestral profond, dont émerge le chant de la basse. On remarque aussi celui du haute-contre dans ''A custodia matutina'' et le poignant verset ''Requiem aeternam'' réunissant les quatre solistes vocaux et le chœur. Le motet se termine par un ''Gloria Patri, et Filio'' clamé par le haute-contre et les chœurs.

L'évolution du style d'écriture du musicien se manifeste avec le Grand Motet ''Venite, exultemus Domino'', de 1701, sur le Psaume 94. Il est introduit par la soprano et le chœur, et se conclut par le seul chœur. Cette nouvelle manière, qui s'est faite jour dès 1690, se concrétise par de plus grands contrastes dans la succession des morceaux, devenus autonomes, mettant en valeur les qualités vocales des chanteurs comme la puissance du chœur. Le traitement orchestral devient aussi plus original, tel le rôle important confié au 2nd violon au sein du quintette instrumental français. Le chœur se voit attribuer une fonction déterminante dans son rapport avec les solistes : couleurs plus franches et souci d'équilibre plus travaillé. Ce qui correspond à une période durant laquelle les effectifs de la Chapelle Royale – non encore installée dans son lieu définitif au sein du Château de Versailles - ont connu leur apogée. Le motet trouve son sommet d'intensité dans le 6ème verset ''Venite adoremus''. Et le chœur final est très développé, nanti de forts contrastes.

Le Grand Motet ''Dominus regnavit'', de 1704, demeure l'une des pièces les plus célèbres de Michel-Richard de Lalande. Il sera joué au Concert Spirituel à de nombreuses occasions jusqu'en 1770. Sur le texte du Psaume 96, il comprend huit numéros. Il est introduit par le chœur, lequel jouera un rôle essentiel par la suite, dont le verset bien rythmé ''Illexerunt fulgura'' ou le puissant ''Confundantur omnes''. Les solistes vocaux chantent soit seuls, soit avec le chœur, et à une occasion à deux. On remarque la belle contribution de la basse-taille dans ''Nubes, et caligo'', comme de la soprano dans ''Adorate eum'', dont la voix est mise en valeur par l'accompagnement instrumental raffiné, singulièrement de la flûte.

Le Collegium Marianum, composé sur le modèle des 24 violons du Roy, est une phalange tchèque jouant, entre autres, sur les instruments desdits 24 violons du Roy prêtés par le CMBV. Des quatre talentueux solistes se détache le haute-contre Reinoud van Mechelen dont on a plaisir à admirer le parcours sans faute de fois en fois, au concert comme au disque. Les chœurs du CMBV, Chantres et Pages, font de l'excellent travail. Olivier Schneebeli est l'artisan attentionné et combien investi de l'entreprise.

L'enregistrement live à la Chapelle Royale du Château de Versailles offre une acoustique vaste, légèrement réverbérée eu égard à un temps d'écho relativement court, ce qui est idéal pour l'expression de la masse chorale. Le chœur enveloppe l'orchestre sur toute la largeur du spectre. L'ensemble instrumental et les solistes vocaux se voient offrir une belle immédiateté.

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Texte de Jean-Pierre Robert



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