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  • Michel Jakubowicz
  • Musique

Concert : La Symphonie No6 de Gustav Mahler par l’Orchestre Philharmonique de Radio France dirigé par Mikko Franck

Mikko Franck

  • Mahler : Symphonie No6
  • Orchestre Philharmonique de Radio France
  • Mikko Franck, direction
  • Vendredi 18 janvier 2019 20h
  • Auditorium de Radio France
    www.maisondelaradio.fr

Une seule œuvre au programme de l’Orchestre Philharmonique de Radio France, dirigé par Mikko Franck : la Symphonie No6 de Gustav Mahler dite « Tragique ».

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Lorsque Mahler s’attelle à la composition de sa Sixième Symphonie qu’il compose à Maiernigg de 1903 à 1904, aucun facteur psychologique n’explique l’extrême pessimisme qui parcourt presque d’un bout à l’autre cette Symphonie aux proportions inusitées. Dès le début de l’Allegro energico qui constitue le premier mouvement, une marche obsédante, grinçante, massive, impose son rythme guerrier qui fréquemment sera interrompu par de nombreux épisodes la fragmentant. Mahler, pour rompre cette marche fatidique et désespérée, évoque peut-être ses randonnées en montagne où il se retrouve au contact de troupeaux qui par le tintement de leurs cloches semblent symboliser une sorte de paradis perdu, s’opposant à la brutalité du monde. Un thème lyrique réapparaît aussi à plusieurs reprises, s’apparentant à un portrait musical d’Alma, son épouse. Après bien des convulsions, ce premier mouvement s’achève de manière presque abrupte. On pourrait imaginer qu’après ce premier mouvement féroce, aux rythmes de marche forcée, Mahler reviendrait dans son second mouvement à une relative douceur : il n’en est rien et le Scherzo qui succède à l’Allegro energico ne charrie que des images sonores macabres et lugubres, ne laissant guère d’espoir d’un retour à une quelconque sérénité. Seul peut-être, le Trio de ce Scherzo introduit un pâle rayon de lumière vite balayé par le retour du Scherzo. Le troisième mouvement, un Andante, rétablit un climat lyrique d’une réelle puissance, érigeant une sorte de rempart contre les deux mouvements précédents. Le dernier mouvement, un Allegro moderato colossal approchant la demi-heure s’ouvre sur des gouffres sonores angoissants et va entamer à nouveau un rythme de marche halluciné, morbide, semblant mener tout droit vers un abîme. Brièvement, les cloches venant d’une inimaginable distance (les alpages ?) vont vainement tenter de rompre cette folle marche se dirigeant vers l’anéantissement. Mais rien n’y fera, le tuba et les cordes opérant dans le grave mettront fin de manière sinistre à cet Allegro moderato, annonciateur de catastrophes futures peut-être pressenties par un compositeur visionnaire. Mikko Franck, dirigeant un Orchestre Philharmonique de Radio France survolté et très motivé par cette œuvre colossale, impose dès le premier mouvement un rythme soutenu, donnant à cet Allegro energico un aspect implacable. Sa vision du Scherzo est tout aussi féroce malgré peut-être une légère baisse de tension. Après avoir exalté avec ferveur le lyrisme prenant de l’Andante, Mikko Franck va mener l’Allegro moderato final jusqu’à sa conclusion effrayante, s’achevant dans une ambiance lourde de cataclysme à venir.

Mikko Franck réussit à mener à bien sans faiblir cette Symphonie No6 de Mahler surnommée non sans raison « Tragique ».

Texte de Michel Jakubowicz



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