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  • Michel Jakubowicz
  • Musique

Concert : Douglas Boyd dirige l’Orchestre de chambre de Paris au Théâtre des Champs-Elysées

Douglas Boyd Alisa Weilerstein

  • Chostakovitch : Symphonie de chambre, op.110 a
  • Saint-Saëns : Concerto pour violoncelle et orchestre No1 en la mineur, op.33
  • Schnittke : Moz-Art à la Haydn, op.60
  • Mozart : Symphonie No35 « Haffner », K.385
  • Orchestre de chambre de Paris, direction Douglas Boyd
  • Alisa Weilerstein, violoncelle
  • Théâtre des Champs-Elysées, jeudi 24 janvier 2019, à 20h
    www.theatrechampselysees.fr
    www.orchestredechambredeparis.com

L’Orchestre de chambre de Paris dirigé par Douglas Boyd en compagnie de la violoncelliste Alisa Weilerstein, dans un programme évoluant entre modernité et classicisme.

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Composé en 1945, le Quatuor No8 de Chostakovitch témoigne de l’émotion du compositeur face à l’annonce du bombardement de Dresde par les alliés qui fera 140000 victimes. Ce qui donne à ce Quatuor tout son aspect dramatique face à un tel évènement. La version pour orchestre à cordes proposée ce soir par l’Orchestre de chambre de Paris est due à Rudolf Barshaï qui procéda à l’élargissement de ce Quatuor avec l’autorisation de Chostakovitch, qui exigea de donner à cette version pour orchestre à cordes le nom de Symphonie de chambre. Bien que perdant une certaine intensité émotionnelle, cette métamorphose de Quatuor à cordes en Symphonie de chambre adoubée par le compositeur lui-même, va acquérir une sorte de popularité dans sa nouvelle mouture.
La deuxième œuvre inscrite au programme était le Concerto pour violoncelle et orchestre No1 de Saint-Saëns. Le compositeur de la Symphonie pour orgue construit son Concerto en trois mouvements enchaînés et ne semble pas s’inspirer du romantisme allemand, préférant d’une certaine manière rendre une sorte d’hommage à Beethoven, par son côté rude et tranchant perceptible dès le premier mouvement. L’œuvre s’achève dans un climat presque fébrile et violent, restant ainsi plus que jamais dans l’hémisphère beethovenien.

C’était ensuite à une étrange pièce d’Alfred Schnittke de faire son apparition dans ce concert. Il s’agit de Moz-Art à La Haydn, op.60 dont la composition remonte à 1977. Comme à son habitude, Schnittke s’y montre assez provocateur, faisant appel à un procédé qui chez lui correspond presque à une signature : le collage. En effet, au beau milieu du langage atonal de Schnittke, surgit le thème angoissant du premier mouvement de la Symphonie No40 de Mozart. Quant à la présence du nom de Haydn dans cette œuvre de Schnittke, elle se justifie par l’allusion directe à la Symphonie No45 de Haydn qui voit les musiciens quitter un à un l’estrade, abandonnant le chef d’orchestre pour le laisser seul.

Mozart constituait l’ultime partie de ce concert avec sa Symphonie No35 « Haffner ». Mozart achèvera cette Symphonie durant l’été 1782. Composée des quatre mouvements rituels, cette Symphonie d’un esprit très virtuose est somptueusement orchestrée puisqu’en plus de l’habituelle panoplie orchestrale en vigueur à l’époque, elle intègre la présence assez inusitée de deux clarinettes. Une option que Mozart reprendra bien plus tard non seulement dans sa Symphonie No39 mais également dans la très inquiète et fiévreuse Symphonie No40.

Alisa Weilerstein triomphe dans le Concerto pour violoncelle No1 de Saint-Saëns dont elle exalte par son jeu chaleureux toute la générosité, alors que Douglas Boyd propose une vision tranchée et vive de la Symphonie de chambre de Chostakovitch. L’interprétation de la Symphonie No35 « Haffner » de Douglas Boyd à la tête de l’Orchestre de chambre de Paris est tout aussi convaincante par sa tonicité et son engagement.

Chostakovitch, Saint-Saëns, Schnittke et Mozart interprétés avec efficacité et souplesse par l’Orchestre de chambre de Paris dirigé avec diligence par Douglas Boyd. Alisa Weilerstein au violoncelle magnifie le Concerto de Saint-Saëns. Elle récompense les applaudissements du public par un bis emprunté à une suite pour violoncelle de Bach.

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Texte de Michel Jakubowicz



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