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  • Michel Jakubowicz
  • Musique

Concert : L’Orchestre Philharmonique de Radio France joue Chostakovitch dirigé par Aziz Shokhakimov

Chostakovitch par Korobeinikov et Baty

  • Dimitri Chostakovitch : Concerto No1 pour piano, trompette et orchestre à cordes, op.35 et Symphonie No10 en mi mineur, op. 93
  • Avec : Andreï Korobeinikov (piano), Alexandre Baty (trompette), l'Orchestre Philharmonique de Radio France
  • Dierction : Aziz Shokhakimov
  • Concert du mercredi 6 mars 2019, 20h au Grand Auditorium de Radio France
    www.maisondelaradio.fr

Chostakovitch dans deux œuvres séparées par vingt ans l’une de l’autre et qui représentent avec justesse l’évolution de ce grand compositeur.

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Un seul compositeur au programme de l’Orchestre Philharmonique de Radio France : Dimitri Chostakovitch, présent ce soir avec deux œuvres emblématiques composées à vingt ans de distance dans le temps. Le Concerto No1 pour piano, trompette et orchestre à cordes est en fait écrit par un jeune compositeur tout juste âgé de vingt-sept ans qui fait ainsi irruption dans le domaine du Concerto, genre plutôt délaissé en U.R.S.S à cette époque. Chostakovitch dont l’œuvre regorge de citations empruntées aux compositeurs du passé (Rossini dans la Symphonie No15) truffe déjà ce premier Concerto de citations provenant aussi bien de Mahler qu’ Hindemith, Haydn ou Grieg ! Si le premier mouvement se drape encore dans une forme romantique faisant encore référence à Rachmaninov, le second mouvement, un Lento regarderait plutôt du côté du Concerto en sol de Ravel. Le Moderato très court qui suit ce Lento va faire place à un Allegro con brio fracassant où Chostakovitch va faire se télescoper d’innombrables citations, donnant à ce finale un aspect caricatural, débridé, caracolant, grâce aux interventions inattendues, farfelues et cocasses du piano et de la trompette lâchés sans retenue dans une arène saisie de folie !Tout comme sa troublante et angoissante Symphonie No4 datant de 1935, la Symphonie No10 débute par un immense Moderato baigné d’indécision, d’inquiétude, qui peu à peu va laisser infiltrer dans son déroulement de terribles convulsions, génératrices d’explosions terrifiantes. Le deuxième mouvement, un fort bref Allegro cultive encore davantage la violence et la folie et va céder la place à un Allegretto qui souligne la proximité évidente de Chostakovitch avec Mahler. Le finale renonce au tragique et explosif modèle du premier mouvement pour renouer avec une sorte de gaieté libérée, bondissante, typique de Chostakovitch apte à inverser à la vitesse de l’éclair les climats psychologiques qui sont à la base de bon nombre de ses compositions.

Saluons la performance ahurissante et délirante de deux solistes impériaux dans le Concerto No1 pour piano, trompette et orchestre à cordes de Chostakovitch .Bien entendu il s’agit d’Andreï Korobeinikov, piano et Alexandre Baty, trompette. Leur virtuosité n’a d’égale que leur musicalité irréprochable et le soutien du jeune chef Aziz Shokhakimov, très efficace à la direction de l’Orchestre Philharmonique de Radio France. Que dire de la performance d’Aziz Shokhakimov dirigeant l’Orchestre Philharmonique de Radio France dans la Symphonie No10 de Chostakovitch ? Son interprétation foudroyante déchaîne la tempête, semblant tout emporter sur son passage par son souffle dévastateur.

Après un Concerto No1 pour piano, trompette ironique et cinglant, le chef Aziz Shokhakimov nous révèle une Dixième Symphonie de Chostakovitch déjantée, explosive.

Texte de Michel Jakubowicz

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Auditorium de Radio France, Chostakovitch, Radio France

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