Concert : duo de piano - Berlinskaïa et Ancelle à la Salle Gaveau
- Passion Franco-Russe
- Claude Debussy (1862-1918) : Children’s Corner (1906-1908)
- Jacques Ibert (1890-1962) : Histoires (1922) (extraits)
- Maurice Ravel (1875-1937) : La Valse (1919-1920), Mouvement de valse viennoise
- Nikolaï Medtner (1879-1951) : Canzona Matinata op.39 No4 & Sonata Tragica op.39 No5 (1919-1920)
- Alexandre Scriabine (1871-1915) : Préludes op.11 (extraits) (1888-1896)
- Sergueï Rachmaninov (1873-1943) : Suite No2 op.17(1901)
- Ludmila Berlinskaïa, piano
- Arthur Ancelle, piano
- Jeudi 14 mars 2019, 20 h 30
- Salle Gaveau
45, rue de la Boétie
75008 Paris
www.philippemaillardproductions.fr
www.sallegaveau.com
Une exploration en profondeur de deux répertoires distincts du piano effectuée par deux interprètes constamment inspirés.
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Au piano, Ludmila Berlinskaïa et Arthur Ancelle décidaient d’offrir au public de la Salle Gaveau un programme dont la première partie était entièrement dévolue au répertoire français, réservant la deuxième partie au répertoire russe. Et tout naturellement, c’était à Claude Debussy d’ouvrir le bal avec Children’s Corner composé entre 1906 et 1908. Dans ce recueil, Claude Debussy souligne sa proximité avec le monde merveilleux de l’enfance. Bien que ces pièces pour piano soient dédiées à sa fille (Chouchou), le compositeur y déploie autant d’inventivité musicale que dans ses Etudes ou ses Préludes. Jacques Ibert, qui était le second compositeur du concert, nous fait voyager dans ses Histoires tout autant que dans sa célèbre Suite d’orchestre Escales. Dernier compositeur français de cette première partie de récital, Maurice Ravel nous invitait à nous immerger dans la tournoyante, vénéneuse et fantasque pièce pour deux pianos : La Valse.
Après cette plongée dans l’univers français, la seconde partie du concert abordait le territoire russe avec deux œuvres très significatives de Nikolaï Medtner : la Canzona Matinata op.39 No4 et la Sonata Tragica op.39 No5. Bien qu’il ait consacré la majeure partie de ses compositions au piano, il faut aussi adjoindre au catalogue de Nikolaï Medtner trois Concertos pour piano et orchestre ainsi qu’une importante contribution à l’association violon et piano (3 Sonates, 3 Nocturnes et 4 Danses et Canzones). Alexandre Scriabine s’inscrivait comme second compositeur russe de cette soirée avec plusieurs extraits de ses Préludes op.11 datant de 1919, 1920. Bien sûr, l’influence de Chopin est assez manifeste dans ces Préludes, mais la forte personnalité de Scriabine, en quête d’univers harmoniques nouveaux, s’y fait déjà indéniablement sentir. Enfin c’était à Rachmaninov de conclure ce récital avec une œuvre assez spectaculaire pour deux pianos : sa Suite No2 op.17 composée en 1901. Constituée de quatre parties, elle prend fin avec une Tarantelle fulgurante qui avoue d’une certaine façon par son énergie, sa rutilance, un caractère quasi-symphonique.
Le duo Ludmila Berlinskaïa, Arthur Ancelle possède de manière évidente des liens forts, sensibles, avec les deux répertoires français et russe proposés ce soir. Leur parcours sans faute dans ces deux univers pourtant bien différents éclatait avec force durant ce concert. Acclamés, ils remerciaient le public avec un bis : Snowflakes issu d’une Jazz Suite de Tsfasman !
Deux artistes au sommet de leur art dans un superbe programme franco-russe allant de Debussy à Rachmaninov.
Texte de Michel Jakubowicz
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