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  • Michel Jakubowicz
  • Musique

Concert : Le pianiste Philippe Bianconi en récital à la Salle Gaveau

Philippe Bianconi

Philippe Bianconi en récital à la Salle Gaveau proposait deux grands noms portant au plus haut les couleurs du romantisme germanique : Franz Schubert et Robert Schumann.

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Philippe Bianconi, au piano, avait mis à son programme deux grands compositeurs symbolisant au plus haut point le romantisme : Franz Schubert et Robert Schumann. Il n’hésitait nullement à débuter son concert par une des trois dernières Sonates pour piano de Schubert composées la même année fatidique de 1828 (année de la disparition du compositeur). D’une durée certes inférieure à l’immense et dernière Sonate D.960, la Sonate No22 D.959 explore des continents inconnus, s’avançant sans tergiverser dans des contrées étranges qui donneront au second mouvement une pulsation magique, inoubliable. Pourtant l’Allegro qui débutait cette Sonate No22 frappait tout d’abord par son énergie peu commune ne nous préparant aucunement à appréhender d’une quelconque manière l’étrange et vertigineux contenu de l’Andantino suivant. Schubert nous propose en guise de troisième mouvement un Scherzo éclatant de légèreté, capricieux, virevoltant, tentant ainsi de nous faire croire à l’illusion du bonheur enfin retrouvé et soigneusement conservé à jamais. Un propos vite démenti par un Rondo qui sous ses apparences faussement légères camoufle en fait un net repli vers la plus complète expectative.

En seconde partie de ce récital, Philippe Bianconi mettait à son programme cinq pièces pour piano rarement exécutées de Robert Schumann. Il s’agissait de Cinq Variations posthumes datant de 1834-35 où Schumann affirme une fois de plus son sens du fantastique, de l’aérien et du mystère. Philippe Bianconi abordait finalement la toute dernière partie de son récital avec la Fantaisie en ut majeur op.17 de Schumann. Une œuvre qui en fait s’inscrit dans une intense production pour le piano de Schumann. Car il faut préciser que durant cette même période comprise entre 1835 et 1838 où Schumann écrit cette Fantaisie op.17 pour piano, d’autres chefs-d’œuvre vont également émerger de la plume du compositeur. Parmi ces œuvres pour piano, citons le Carnaval op.9, les Davidsbündlertänze op.6, les Fantasiestücke op.12 et les Kreisleriana op.16. Composée de trois parties distinctes, cette Fantaisie op.17 de Schumann permet au compositeur d’affirmer triomphalement son ascendant évident sur le domaine du rêve.

À l’issue de ce concert, Philippe Bianconi s’affirmait ardent défenseur du monde sonore inventé par Schubert, se matérialisant dans sa 22e Sonate pour piano, rendant à Schumann toute sa fiévreuse sensibilité, tendue vers l’improbable, l’inconnu. Chaleureusement applaudi par le public conquis de la Salle Gaveau, Philippe Bianconi accordait généreusement deux bis sublimes : d’abord la Balade No3 de Chopin et la Danse de Puck tirée du 1er Livre de Préludes de Debussy.

Texte de Michel Jakubowicz

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Salle Gaveau

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