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  • Jean-Pierre Robert
  • Musique

CD : Les Concertos pour violoncelle de Joseph Haydn

Raphael Pidoux concertos Haydn

  • Joseph Haydn : Concertos pour violoncelle et orchestre N° 1 en do majeur, Hob. VIIb.1 & N° 2 en ré majeur, Hob. VIIb.2
  • Raphaël Pidoux, violoncelle et direction
  • Jeune Orchestre de l'Abbaye aux Dames de Saintes
  • 1 CD NoMadMusic : NMM 064 (Distribution : PIAS)
  • Durée du CD : 47 min 07 s
  • Note technique : etoile verteetoile verteetoile verteetoile verteetoile verte (5/5)

L'histoire des concertos pour violoncelle de Joseph Haydn est des plus intrigantes puisque des six écrits par le musicien, deux seulement ont survécu, retrouvés au milieu du XXème siècle, et vite adoptés par les éminents cellistes que furent Mtislav Rostropovitch ou Jacqueline du Pré. Ils sont interprétés ici par un artiste connu pour sa haute musicalité et un orchestre de jeunes musiciens talentueux.

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Le Concerto N°1 en do majeur, vraisemblablement composé dans les années 1761-1765, pour un soliste de renom, Joseph Weigl, que Haydn avait fait entrer au sein de l'orchestre de son protecteur le prince Esterhazy, a longtemps été ignoré. Il n'a été retrouvé qu'en 1961 dans une bibliothèque de Prague. Sa coupe en trois mouvements laisse apparaître une pièce fort séduisante, voire démonstrative pour la partie soliste. Et les concertos pour cet instrument ne sont pas si nombreux ! Ainsi le Moderato initial offre-t-il des rythmes syncopés comme les aime Haydn et un débit bien allant, joliment articulé. Il se termine par une courte cadence. Suit un Adagio très chantant autant à l'orchestre que pour ce qui est de la partie soliste, qui compte parmi les meilleures inspirations de l'auteur de La Création. Mais le plus étonnant reste le finale Allegro molto, brillant et allègre dans son tempo sautillant, d'un élan irrépressible, comme un feu d'artifice. Introduit par une ritournelle d'orchestre, le soliste y caracole virtuose.

Identifié définitivement dans les années 1950 comme étant de la main de Haydn, le Concerto N° 2 en ré majeur, écrit en 1783 pour le fameux violoncelliste Anton Kraft, reste un morceau phare du répertoire classique. Tout aussi séduisant dans sa facture générale, il est plus travaillé que le précédent s'agissant de l'écriture pour le violoncelle et l'utilisation de toutes ses possibilités techniques. Ainsi de l'Allegro moderato recelant plusieurs thèmes. Si l'entrée du soliste est relativement discrète, le discours s'enrichit au fil d'un mouvement largement développé qui exploite le cello dans son registre médian le plus expressif. À l'adagio, celui-ci mène les opérations dans une atmosphère calme, bien différentiée au long de ses diverses séquences. Le rondo final Allegro, sur le mode populaire, se déploie avec entrain, truffé d'habiles arabesques du soliste.

Raphaël Pidoux, celliste du Trio Wanderer, est ici magistral dans la défense de ces deux pièces, par une sonorité claire qui privilégie l'expressivité sans sollicitation. Les tempos sont plutôt sages, sans recherche d'articulations anguleuses comme dans les interprétations baroquisantes. Le parti est louable car il permet à ses jeunes musiciens de briller. Le Jeune Orchestre de l'Abbaye est une formation en résidence à l'Abbaye aux Dames de Saintes autour de son festival annuel. Ses 25 musiciens, en fin d'études ou en début de carrière, ont ainsi l'opportunité d'aborder et de travailler le répertoire classique. Reste que dans les présentes exécutions, la manière favorisée par la direction de Pidoux est un peu sur le versant austère, là où on s'attendrait à plus de vivacité débridée.

L'enregistrement, au Théâtre Auditorium de Poitiers, à l'acoustique flatteuse, offre une image naturelle et une excellente balance ente soliste et orchestre.

Texte de Jean-Pierre Robert

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