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  • Michel Jakubowicz
  • Musique

Concert : Thomas Søndergård dirige le Royal Scottish National Orchestra à la Seine Musicale avec comme soliste le violoniste James Ehnes

Thomas Sondergard James Ehnes

  • Claude Debussy : Marche écossaise sur un thème populaire (version pour orchestre)
  • Max Bruch : Fantaisie écossaise op.46
  • Gustav Mahler : Symphonie No1 en ré majeur, dite « Titan »
  • James Ehnes, violon
  • Royal Scottish National Orchestra
  • Thomas Søndergård, direction
  • La Seine Musicale
    Auditorium
    Île Seguin
    92100 Boulogne-Billancourt
  • Samedi 28 septembre 2019, à 20 h 30
    www.insulaorchestra.fr
    www.laseinemusicale.com

Ambiance écossaise pour ce concert réunissant les noms de Claude Debussy, Max Bruch et Gustav Mahler.

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Belle idée que celle de faire précéder cette Marche écossaise de Claude Debussy par un joueur de cornemuse en tenue traditionnelle, entonnant avec la puissance exigée une sorte de « Pibroch » impressionnant. Cette Marche écossaise originalement composée pour le piano en 1891, ne sera finalement orchestrée par Debussy qu’en 1910. Elle s’appuie sur des thèmes celtiques et folkloriques et révèle un compositeur apte à capter une large palette de couleurs orchestrales.

La seconde œuvre de ce concert était bien sûr elle aussi placée sous le signe de l’Écosse, puisqu’il s’agissait de la Fantaisie écossaise op.46 de Max Bruch. Paradoxalement, Max Bruch qui dépeint dans cette œuvre une certaine vision de l’Écosse n’y séjournera qu’en 1882 alors que cette Fantaisie écossaise aura été exécutée pour la première fois à Liverpool par le célèbre violoniste Joseph Joachim en 1881. La Fantaisie écossaise de Max Bruch s’imposera comme son œuvre la plus fameuse dans le domaine du répertoire pour violon et orchestre, s’ajoutant ainsi à ses trois autres Concertos pour violon et orchestre.

C’est dans la dernière partie du concert que Thomas Søndergård proposait au public de la Seine Musicale la très emblématique Symphonie No1 de Gustav Mahler dite « Titan ». Bien que la création de cette symphonie ait lieu à Budapest en 1889 sous la direction du compositeur, celui-ci insatisfait (à la façon d’un Bruckner peut-être ?) reprendra et modifiera à plusieurs reprises sa partition, n’en livrant une version définitive qu’en 1896 à Berlin, se séparant du 5e mouvement « Blumine ». Visionnaire, Mahler introduit dans le premier mouvement des anticipations thématiques qui se réincarneront dans le dernier mouvement. Débutant par un bruissement impalpable des cordes, le premier mouvement affirme une empathie totale avec la nature évoquant le monde secret de la forêt et des mystérieuses créatures qui la hantent. Le deuxième mouvement, un Ländler, aux accents rustiques, prolonge avec vigueur sa parenté avec le premier mouvement et s’achève de manière inattendue, presque rageuse. Le troisième mouvement, dont la mélodie principale provient sans conteste du fameux Bruder Martin (Frère Jacques), permet à Mahler d’introduire dans ce mouvement aux allures de marche funèbre grotesque, des notions d’ironie, ainsi qu’un sens du sarcasme et de la noirceur. Le dernier mouvement déchaîne la tempête, accumulant de formidables contrastes qui vont culminer en une sorte de marche triomphale, irrésistible, qui termine la Symphonie No1 dans une atmosphère explosive et exaltante.

Le violoniste James Ehnes, soliste de la Fantaisie écossaise de Max Bruch, séduit le public de l’Auditorium par un jeu à la fois ardent et prenant, exploitant avec un instinct sidérant les sinuosités multiples de cette Fantaisie en en révélant avec passion chaque détail. Quant à Thomas Søndergård dirigeant avec autorité les musiciens du Royal Scottish National Orchestra, il donne de la Symphonie No1 de Mahler une image réunissant tous les ingrédients nécessaires propres à servir cette œuvre si complexe. Grâce à un recours à des tempos d’une justesse remarquable, évitant toute lourdeur, dynamisant ainsi le message intensément poétique et enflammé de cette miraculeuse Symphonie No1 de Mahler. Pour conclure, Thomas Søndergård, acclamé avec chaleur par le public de la Seine Musicale, offre deux bis spectaculaires tous deux empruntés au folklore écossais.

Texte de Michel Jakubowicz

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