Concert : Le Requiem de Verdi à la Cathédrale Saint-Louis des Invalides
- Giuseppe Verdi : Requiem
- Teodora Gheorghiu, soprano
- Valentine Lemercier, mezzo-soprano
- Florian Laconi, ténor
- Jérôme Varnier, basse
- Orchestre National de Metz
- Scott Yoo, direction
- Chœur de l’Orchestre de Paris,
- Lionel Sow, chef de chœur
- Cathédrale Saint-Louis des Invalides
- Vendredi 4 octobre 2019, à 20 h
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Avec le Requiem de Verdi à la Cathédrale Saint-Louis des Invalides, retour à l’émotion et aussi à la fureur qui se déchaîne dans le Dies irae.
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Dans ses nombreux opéras, Giuseppe Verdi fait régner en maître le sens de la dramatisation, de la fureur, des grands déchaînements omniprésents dans ces vastes fresques où les destins de ses personnages sont malmenés au gré du fracas des situations soudainement fracassées par l’intrusion d’éléments imprévus. Il était tentant d’introduire au sein d’un Requiem la force primaire chargée d’émotion contenue dans un opéra. Verdi n’échappe guère à cette tentation, tout comme avait procédé un certain Berlioz dans son propre Requiem, une bonne quarantaine d’années auparavant. Dans les sept parties qui constituent son Requiem, Verdi, va tour à tour passer de la douceur à la fureur, déchaînant sans retenue celle-ci dans le terrible Dies irae. Pour réaliser ce Requiem, Verdi fait appel à quatre solistes, son orchestration fait la part belle aux cuivres mais octroie un rôle considérable aux percussions, en particulier à la grosse caisse. Malgré le tempérament volcanique de Verdi, ce Requiem va pourtant prendre fin d’une façon presque irréelle par le Libera me poignant auquel succédera à nouveau le Dies irae s’effaçant au retour d’une extatique reprise du Libera me. Bien plus tardivement entre 1889 et 1898, Verdi reviendra à nouveau dans le domaine de la musique religieuse avec ses Quatre Pièces sacrées comprenant un Ave Maria, un Stabat Mater, Laudi alla Vergine et un Te Deum.
Très bonne tenue du Quatuor vocal qui constamment saura se montrer digne de ce Requiem auquel il est confronté. Une mention spéciale pour le chef Scott Yoo qui dirige sans avoir recours à une quelconque partition. Sa vision du Requiem de Verdi est particulièrement remarquable tant pour la précision que pour sa façon d’animer avec une force impressionnante l’Orchestre de Metz, le Chœur de l’orchestre de Paris et les quatre solistes vocaux. Une réussite spectaculaire.
Texte de Michel Jakubowicz