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  • Jean-Pierre Robert
  • Musique

CD : Quintette de cuivres

Quintettes de cuivre Les Siecles

  • Paul Dukas : Fanfare pour précéder La Péri (arrangement : Wayne Barrington)
  • Victor Ewald : Quintette N° 1, Op. 5
  • Antoine Simon : Petits morceaux d'ensemble, Op. 26
  • G. : Sérénades
  • Claude Debussy : La fille aux cheveux de lin (arrangement : David Sabourin)
  • Quintette de cuivres Les Siècles
  • 1 CD NoMadMusic : NMM 63 (Distribution : PIAS)
  • Durée du CD : 41 min 20 s
  • Note technique : etoile bleueetoile bleueetoile bleueetoile bleueetoile grise (4/5)

Ce disque se veut un hommage à la musique pour cuivres dont l'essor remonte à la fin du XIXème siècle, singulièrement sous la forme du quintette. Les pièces ici retenues sont jouées avec brio par les musiciens de l'ensemble Les Siècles, sur instruments d'époque, ce qui leur donne un cachet tout particulier.

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Fruit des progrès de la facture instrumentale et alors que les compositeurs sont encouragés à écrire pour les cuivres par le désir de divertir un public avide de nouveautés, le quintette de cuivres fait son apparition dans les années 1860. Les trois pièces d'un certain G., sans doute Louis Girard, professeur d'harmonie, compositeur et arrangeur, sont tirées de trois volumes intitulés Sérénades. Elles sont dans le goût des bals parisiens de l'époque. ''Adagio con polacca e seguedille'' offre d'entrée de jeu une manière déclamatoire qui cède la place à des variations, à la polonaise ou à l'espagnole. Un bel achalandage de couleurs et de rythmes. ''Andante con espressione'' est bâti sur la mélodie expressive du cor. On pense à un intermède opératique d'un dramatisme contenu. ''Boléro'' entraîne dans l'atmosphère clinquante du caf' conc dans une sorte de marche décidée, non sans une pointe d'humour. Le morceau adopte le schéma tripartite d'un scherzo avec une section médiane plus calme. Antoine Simon (1850-1916) se rend célèbre en Russie où il arrive en 1971, à Moscou. Lui aussi s'attache à écrire une musique légère pour cuivres jouée en plein air. Par exemple dans ses Petits morceaux d'ensemble op. 26, de 1887. Le CD en présente une sélection bien différentiée. Ainsi de ''Valse triste'', joliment balancée, du pimpant ''Triste rondo'', de ''Divertissement'' au goût populaire, de ''Scherzo'', sur un rythme alerte mené par la trompette, ou encore de ''Scottisch'' dont le thème dansé en forme de refrain, là encore initié par la trompette, est décliné de diverses manières humoristiques. Héritier de Simon, Victor Ewald (1860-1935) compose son Quintette n°1, op. 5 en 1900. Ce représentant de l'école russe de cuivres, qui était par ailleurs violoncelliste au sein d'un quatuor réputé, s'attache à se libérer de l'influence germanique. L'œuvre s'inspire du quatuor à cordes. Ses trois mouvements, Moderato, Adagio non troppo lento, Allegro moderato, offrent un mélodisme simple et harmonieux, traversé de passages plus vifs, presque ludiques. Le finale fait penser à quelque mode rappelant Tchaïkovski.

Deux courtes pièces de musique française encadrent ce programme. La Fanfare pour précéder La Péri, de Paul Dukas, est une grandiose entrée en matière au fameux ballet composé en 1909/1910 à la demande de Serge Diaghilev, et créé au Théâtre du Châtelet en 1912. Elle aurait été ajoutée pour inviter le public à prendre place et à faire silence dans la salle. Dans l'arrangement de Wayne Barrington, elle est jouée par un quintette, en lieu et place des onze musiciens requis. ''La fille aux cheveux de lin'', extrait du Premier livre des Préludes pour piano de Claude Debussy, l'est dans un arrangement de David Sabourin. Les fines arabesques et les subtiles harmonies en sont habilement restituées dans cette version inattendue pour 5 cuivres.

Ces œuvres sont défendues par cinq musiciens de l'orchestre Les Siècles, jouant sur instruments d'époque : Fabien Norbert, trompette et ut Selmer (1927) et cornet à pistons Besson (1885), Emmanuel Alemany, trompette en ré Selmer (1930) et cornet à pistons Besson, Matthieu Siegrist, cor à pistons Raoux-Millereau (1900), Damien Prado, trombone Courtois (1872), et Sylvain Mino, tuba à pistons Couesnon (1910), ophicléide Rohc (1837) et saxhorn alto de Sax. La sonorité patinée de ces cuivres offre à ces musiques festives de riches couleurs moirées. L'enregistrement, à la Maison de la Culture d'Amiens, est d'un beau relief même si la perspective pâtit d'une acoustique un peu sèche.

Texte de Jean-Pierre Robert

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