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  • Jean-Pierre Robert
  • Musique

CD : Le Trio et le Quintette pour clarinette de Brahms

Brahms Florent Heau

  • Johannes Brahms : Trio pour clarinette, piano et violoncelle op.114. Quintette pour clarinette et quatuor à cordes op.115
  • Florent Héau, clarinette
  • Jérôme Pernoo, violoncelle, Jérôme Ducros, piano (Trio)
  • Quatuor Voce (Quintette)
  • 1 CD Klarthe : K 067 (Distribution : PIAS)
  • Durée du CD : 61 min 41 s
  • Note technique :  etoile bleueetoile bleueetoile bleueetoile bleueetoile grise (4/5)

À l'automne de sa vie, Johannes Brahms découvrait la clarinette grâce au virtuose Richard von Mühlfeld et allait coup sur coup livrer quatre chefs d'œuvre. Les deux premiers, le Trio et le Quintette, sont réunis sur le présent disque. Un couplage logique, interprété par une pléiade de musiciens attentionnés, autour d'un jeune clarinettiste de talent, Florent Héau. 

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La première œuvre qui a suivi la rencontre avec le clarinettiste Mühlfeld est le Trio pour clarinette, piano et violoncelle op.114. Une combinaison instrumentale inédite conférant un ton crépusculaire à une œuvre de type élégiaque. Moins démonstrative que dans le quintette, l'écriture pour la clarinette n'en réserve pas moins de beaux moments. Ainsi de l'Allegro qui offre un mélodisme affirmé où le violoncelle se voit confier un rôle majeur. L'Adagio est intimiste, telle une rêverie dans le dialogue presque amoureux de la clarinette et du violoncelle sur l'accompagnement harmonique du piano. Le mouvement s'enrichit même d'un épisode médian plus mystérieux. L'Andantino grazioso est un scherzo en forme de Ländler qui possède une belle couleur automnale, et le trio s'avère encore plus dansant. L'œuvre se termine par un autre Allegro de style ballade, typique chez le musicien, et un peu sévère, dont le développement fuit la digression. De sa manière aisée, Florent Héau entraîne ses deux partenaires, le celliste Jérôme Pernoo et le pianiste Jérôme Ducros vers des sommets expressifs et leur association fonctionne admirablement.

Le Quintette pour clarinette et quatuor à cordes en la mineur op.115 est d'une autre trempe et de plus vaste envergure : une des meilleures œuvres chambristes de son auteur et des plus magistrales de tout le répertoire romantique. Il est baigné d'une douce lumière au long de ses quatre mouvements. Dont son envoûtant Adagio, un Lied simple, doux et rêveur avec son épisode central de caractère hongrois, richement ornementé à la clarinette, un Andantino bondissant de style rhapsodique, et un finale tour à tour agité et tendre, sur le mode thème et variations. Il est dommage que la présente exécution soit tant sur la réserve, restant dans un parti très objectif : trop lisse au premier mouvement, malgré les mérites du clarinettiste, comme au second où à force de nuances, le discours des cordes confine à une certaine monotonie et perd de sa puissance émotionnelle. Si l'Andantino vient mieux, en particulier dans sa section Presto, ménagée avec un souci de légèreté, le finale là encore manque de densité. Ici comme ailleurs, les contrastes sont gommés. Volonté de ne pas sombrer dans l'effusion romantique ? Refus du pathétique ? Tout cela est bien sage et gagnerait à plus de profondeur. Reste que la prestation de Florent Héau mérite d'être soulignée par sa haute maîtrise, sa verve et les couleurs moirées dont il pare le jeu de la clarinette.

La prise de son, à la ferme de Villefavard, offre une ambiance un peu sèche, singulièrement pour ce qui est de la captation de la clarinette dans le trio, trop mise en avant. De même celle-ci est-elle, dans le quintette, trop proéminente au sein du quatuor à cordes, du moins dans les trois premiers mouvements.

Texte de Jean-Pierre Robert 

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