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  • Jean-Pierre Robert
  • Musique

CD : les Concerti Grossi op.3 de Haendel

Handel Akademie fur alte musik Berlin

  • Georg Frideric Handel : Six Concerti grossi op.3
  • Akademie für Alte Musik Berlin, violon et dir. Georg Kallweit
  • 1 CD Pentatone : PTC 5186 776 (Distribution : Outhere Music)
  • Durée du CD : 54 min 11 s
  • Note technique : etoile bleueetoile bleueetoile bleueetoile bleueetoile bleue (5/5) 

Après avoir enregistré les 12 concertos grossos op.6, l'Akamus de Berlin s'attaque aux Concertos de l'op.3. Un ensemble moins ambitieux et cohérent dans la production de Haendel, pas moins intéressant pourtant. Surtout lorsque joué par des interprètes qui savent aller droit au cœur de la pensée musicale du Saxon.

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Les six Concertos grossos réunis dans l'op.3 de Haendel sont le fruit d'une initiative de son éditeur anglais, le fameux John Walsh qui les publia en 1734 : construire un ensemble de pièces aux multiples facettes, en forme de concertos grossos pour  cordes avec violon soliste et surtout hautbois. Au point qu'on les a souvent appelés des concertos pour hautbois. Si l'inventivité est reine, on n’y dénote pas moins la pratique de recycler des œuvres antérieures ou contemporaines, comme des ouvertures d'opéras. Ces concertos suivent le modèle instauré par Corelli, savoir le concertino d'instruments solistes et le ripieno, c'est-à-dire l'ensemble de cordes, permettant de multiples contrastes de tempos et de couleurs. Certains appartiennent plutôt au style vénitien du concerto de soliste, illustré par Vivaldi. Leur format diffère d'une pièce à l'autre. Ainsi de celui en trois mouvements, comme le N°1, HWV 312, où deux vifs Allegros encadrent un suave Largo concertant avec violon et hautbois solo. Ce peut être aussi un concerto en quatre parties, comme le Concerto N°3, selon le schéma lent-vif-lent-vif. Il s'ouvre par un court Largo avec solo de flûte recorder et enchaîne un Allegro fugué allègre avec un duo flûte et hautbois, arbitré par le violon, puis un Adagio presque hypnotique en forme de solo de flûte sur un doux ripieno, enfin un finale développé, là encore de style fugué. Le Concerto N°4 voit ses quatre mouvements articulés dans un autre ordre et une succession singulière : une sorte d'ouverture tripartite à la française, suivie d'un Andante avec hautbois concertant et cadence, puis d'un vif Allegro de la plus belle manière haendélienne avec violon solo, enfin d'un finale lui-même à deux parties, intitulé Minuetto avec hautbois et bassons obligés.

Le concerto N°5 offre cinq parties et pas de solos proéminents. Leur succession est ici : Largo, sorte d'ouverture, Allegro ample, Adagio mystérieux, Allegro ma non troppo et finale Allegro qui surenchérit en vivacité dans un ripieno bien senti. Enfin le concerto N°6 ne comprend que deux mouvements. Le plus court de la série est peut-être l'avatar d'une œuvre plus vaste qui aurait été amputée de son ou ses mouvements lents. Le premier est un Vivace, dont le matériau est emprunté à l'opéra Ottone (1723), avec hautbois concertant, et très fluide au ripieno. Sa particularité est l'intervention de l'orgue en solo. Celui-ci est tout aussi présent dans le second mouvement Allegro, joué enchaîné. C'est là une préfiguration du futur concerto pour orgue, genre dans lequel Haendel devait ensuite exceller.

L'Akademie für Alte Musik Berlin, fort de quelques 25 musiciens, brille une fois encore de tous ses feux en termes de cohésion et de vision d'une grande sobriété, évitant toute surcharge. Pour donner ce sentiment d'équilibre que doit procurer la musique de Haendel. Ce qui n'en conduit pas moins à des effets souvent puissants et toujours poétiques. On admire la vivacité non brusquée des tempos rapides, la profondeur de vue des plus lents. Et les couleurs des solos de bois, tels le hautbois de Xenia Löffler ou la petite flûte recorder d’Anna Fusek ou de Karin Gemeinhardt, cette dernière jouant aussi le basson. La battue imaginative de Georg Kallweit, Concertmeister, n'a d'égale que la finesse du dessin de son violon solo.

L'enregistrement, dans une église berlinoise, prodigue une acoustique large sans excès et possède un relief certain. La spatialisation du ripieno est naturelle et l'interaction avec les solos idéale, ceux-ci bien mis en valeur.

Texte de Jean-Pierre Robert  

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