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  • Jean-Pierre Robert
  • Musique

CD : le clavecin d’Étienne Richard

Etienne Richard Fabien Armengaud

  • ''Étienne Richard Professeur du Roy Soleil''
  • Étienne Richard : Pièces de clavecin
  • Pièces de clavecin de Marin Marais, Jacques Hardel, Louis Couperin, Joseph Chabanceau de La Barre, Luigi Rossi, Jean-Henry d'Anglebert, Jacques Thomelin, Henry Du Mont, Nicolas ou Emery Monnard, René Mézangeau, Germain Pinel
  • Fabien Armengaud, clavecin
  • 1 CD L'Encelade : ECL 1903 (Distribution : Socadisc & Believe Digital)
  • Durée du CD : 70 min
  • Note technique : etoile rougeetoile rougeetoile rougeetoile rougeetoile rouge (5/5) 

Le propos de cet album est de faire découvrir l'interprète et compositeur Étienne Richard qui fut professeur de clavecin du jeune Louis XIV. Pour être restreint, le corpus qu'il laisse pour son instrument ne souffre nullement de la comparaison avec ceux de ses ''voisins de manuscrits'', tels Marin Marais, Louis Couperin ou d'Anglebert. Fabien Armengaud a imaginé un programme qui présente ses œuvres en les insérant parmi quelques-unes de ses collègues, au sein de Six Suites dont il a imaginé l'agencement.

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La personnalité d’Étienne Richard (c. 1621-1669) demeure quelque peu énigmatique. Membre d'une famille de musiciens, il est maître joueur d'épinette de la Chambre du Roy en 1657, puis claveciniste d'Henriette d'Angleterre, mais aussi connu comme organiste dans plusieurs églises parisiennes. Son principal titre de gloire reste d'avoir été choisi par Louis XIV pour lui enseigner la pratique du clavecin. Ainsi peut-on lire dans les Archives Nationales de l'époque : « sa Majesté, prenant un plaisir singulier à entendre toucher le clavessin et à le toucher elle mesme, elle a choisy Estienne Richard pour luy en monstrer la méthode ». Le rapprochement de ses œuvres de celles de ses contemporains montre combien sa manière ne pâlit pas devant ces virtuoses de l'instrument.  

Les deux pièces les plus conséquentes d’Étienne Richard sont une Suite en ré mineur et une autre en la mineur. De la première, constituée de quatre parties, on remarque la présence de deux Allemandes. Fabien Armengaud la complète par une Sarabande de Joseph Chabanceau de la Barre, son exact contemporain, et une sautillante ''La Polonnoise'' de Marin Marais. L'autre Suite de Richard, en la mineur, est plus conséquente puisque faisant se succéder Prélude, Allemande, Courante, une autre Courante et son Double, enfin Sarabande. Le rapprochement avec des pièces de Couperin ou de Luigi Rossi montre un pareil style fleuri. Les autres pièces isolées de Richard sont distribuées au sein de suites imaginées par l'interprète. Ainsi d'une Gigue à quatre temps ou d'un triptyque en sol mineur composé d'une Allemande, d'une Courante et d'une Sarabande, offrant un ton plus grave. On apprécie au fil de toutes ces pièces l'originalité des Préludes, la poésie des allemandes, le caractère racé des courantes et la mélancolie des sarabandes. Sans parler de la vivacité de ses gigues.

Le programme fait entendre un florilège de courtes pièces de musiciens contemporains. Ainsi de Jacques Hardel (ca.1643-1678), également un protégé du Roi Soleil. La Suite en ré mineur en six parties déploie une grandiose Allemande initiale, deux courantes bien différentiées, chacune dans un registre différent, la seconde d'une faconde presque orchestrale. La Gigue qui la conclut est on ne peut plus animée. Une Suite en do majeur réunit quelques auteurs connus et d'autres moins honorés par la postérité. Outre Hardel (Courante), Henry Du Mont (Allemande) et Couperin (pour une vaste Passacaille, vrai feu d'artifice), ce sont encore des noms que seuls sans doute pratiquent les spécialistes, comme René Mézangeau (ca.1568-1638) ou Germain Pinel (ca.1600-1661), l'un et l'autre pour une Sarabande.

On ne peut qu'admirer la perspicacité avec laquelle Fabien Armengaud a composé son programme et la pertinence des enchaînements. Les pièces d’Étienne Richard s'intègrent avec bonheur dans ce continuum. D'autant qu'interprétées avec la classe que sait leur communiquer l'interprète. Il joue un clavecin du facteur Alain Enselm (2014), construit dans l'esprit des clavecins de la fin du XVIIème par le facteur Vincent Tibaut. Sa sonorité claire sur tous les registres et la maniabilité de sa mécanique comme l'absence de résonance excessive ajoutent au plaisir de l'écoute. Surtout qu'enregistré, au Domaine de la Pailleterie à Amilly, Loiret, dans une acoustique généreuse.

Texte de Jean-Pierre Robert

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