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  • Jean-Pierre Robert
  • Musique

CD : Bach au clavier selon Rinaldo Alessandrini

Rinaldo Alessandrini Bach

  • ''Klavierwerke''
  • Jean Sébastien Bach : œuvres pour clavier réunissant un choix de préludes, inventions, sinfonias, préludes et fugues extr. du Clavier bien tempéré, Livres I & II, fantaisie, sonate et ricercar
  • Rinaldo Alessandrini, clavecin
  • 1 CD Naïve : OP 30581 (Distribution : Believe Group)
  • Durée du CD : 77 min 44 s
  • Note technique : etoile bleueetoile bleueetoile bleueetoile bleueetoile bleue (5/5) 

Pour son nouvel album consacré à la musique de clavier de Bach, Rinaldo Alessandrini fait œuvre résolument didactique en rapprochant une trentaine de pièces choisies parmi l'immense corpus du Cantor dans ce domaine, selon les trois tonalités mineures de La, Ré et Do. Plutôt qu'une énième intégrale de telle ou telle œuvre, voilà une manière enrichissante d'aborder cette musique combien riche et d'apprécier l'art souverain du claveciniste italien.

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Deux clés de lecture ont présidé à la démarche. La recherche d'une cohérence entre les œuvres d'abord, en les regroupant selon les tonalités. Mais aussi le dessein d'établir un ordre de difficulté croissante dans les pièces jouées. Le récital est ainsi partagé en trois blocs, chacun organisé selon le même schéma : un court prélude en ouverture, suivi d'une Invention et d'une Sinfonia. Puis viennent un Prélude et Fugue tirés du premier Livre du Clavier bien tempéré, et un Prélude et Fugue extraits du second Livre. Et pour clore, une Fantaisie, une Sonate ou un Ricercar. Eu égard aux différences entre les tonalités choisies, le contraste demeure sensible entre les trois parties, et donc de nature à maintenir l'intérêt.

Des Praeludium ouvrant chaque partie, on remarque le Prélude BWV 934 (Do mineur), tiré des Six Petits Préludes à l'usage des débutants, écrits dans les années 1717/1720 offrant une finalité pédagogique. Viennent ensuite une Invention et une Sinfonia, là aussi sorte de microcosmes très architecturés. Le couple BWV 784 & BWV 799, dans la tonalité de La mineur, trouve son origine dans le Petit Livre de clavier que Bach a composé pour son fils Wilhelm Friedemann. Le couple BWV 775 & BWV 790 est basé sur la répétition (invention) et l'usage d'un motif unique composé de tierces (sinfonia). 

Les extraits du Clavier bien tempéré forment l'espace central de chaque bloc. Le choix s'est porté à chaque fois sur un Prélude et Fugue de chacun des deux livres.  Datant respectivement de 1722 et de 1744, ces pièces sont conçues comme de complexité graduelle, pour servir « à la jouissance de ceux qui sont déjà rompus à cet art ». Celui de Bach est ici porté à son summum, spécialement pour ce qui est des fugues, à trois ou à quatre voix. On remarque le Prélude et Fugue en Do mineur BWV 847, du Ier Livre, dont le prélude est écrit sur un mode dense et vif jusqu'à une conclusion qu'on peut qualifier de ''fleurie''. Il est suivi d'une fugue aussi brève qu'élégante.

La dernière séquence de chaque partie est constituée d'un morceau présentant une plus grande liberté formelle que les pièces précédentes. Ce seront successivement une Fantaisie pour ce qui est de la tonalité de La mineur, une Sonate pour celle de Ré mineur, et un couple formé d'une Fantaisie et d'un Ricercar pour la tonalité de Do mineur. La Sonate en Ré mineur BWV 964 est la transcription de la sonate pour violon seul en La mineur BWV 1003, dont les quatre mouvements ont été adaptés pour le jeu au clavier en termes contrapuntiques. Le Ricercar à trois voix en Do mineur BWV 1079 est extrait de l'Offrande musicale, autre exemple de fugue extrêmement ouvragée.

Dans ce parcours original dont la pertinence des enchaînements n'est pas le moindre mérite, Rinaldo Alessandrini déploie un art souverain, basé sur la lisibilité de la polyphonie, mais aussi empreint du souci de mettre en valeur le chant sous-jacent. Rien d'étonnant chez un musicien qui se confronte régulièrement aux domaines symphonique et lyrique avec son ensemble Concerto Italiano. Il joue un clavecin moderne de Kees Bom (1984) d'après un instrument de Dulcken, dont on admire la belle mécanique et les somptueuses harmoniques cristallines avec des graves heureusement non résonnants.

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L'enregistrement au Parco de la Musica de Rome, dans une ambiance de concert, légèrement résonnante met en valeur ces caractéristiques. 

Texte de Jean-Pierre Robert

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