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  • Jean-Pierre Robert
  • Musique

CD : la magie des légendes d'Europe du nord dans l'alliance flûte et piano

Undine

  • ''Undine''
  • Carl Reinecke : Undine, sonate pour flûte et piano en Mi mineur op.167. Ballade pour flûte et piano op.288
  • Carl Joachim Andersen : Étude op.21/4. Au bord de la mer, op.9. Intermezzo Op.51/2.  Ballade et Danse des Sylphes op.5 pour flûte et piano
  • Edvard Grieg : Pièces pour piano
  • Alexis Kossenko (flûte), Vassilis Varvaresos (piano)
  • 1 CD Aparté : AP252 (Distribution :[PIAS])
  • Durée du CD : 81 min
  • Note technique : etoile verteetoile verteetoile verteetoile verteetoile verte (5/5)

Voilà un disque rafraîchissant ! Pour un voyage musical au cœur des légendes d'Europe du nord et autour du mythe de l'Ondine. Une plongée aussi dans les grandes pages du répertoire de la flûte romantique avec en contrepoint quelques pièces de piano de Grieg. Alexis Kossenko et son complice Vassilis Varvaresos nous émerveillement.

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Au cœur de son programme, Alexis Kossenko place la Sonate pour flûte et piano op.167 en Mi mineur de Carl Reinecke, concertiste, compositeur et pédagogue allemand (1824-1910). Écrite en1882, elle s'inspire de la nouvelle ''Undine'' de Friedrich de La Motte-Fouqué, comme bien d'autres œuvres romantiques dont l'opéra Rusalka de Dvořák. En quatre mouvements, elle s'ouvre par un Allegro bien allant évoquant les circonvolutions de la naïade dans les arpèges du piano et les enroulements de la flûte. Suit un Intermezzo visualisant les jeux espiègles de la nixe dans un thème allègre qui revient en boucle, puis l'arrivée au Château du chevalier Huldbrand, au son d'un thème majestueux, et ses espoirs de prendre forme humaine. L'Andante tranquillo évoque les enlacements amoureux avec celui-ci, au son charmeur et berçant de la flûte. Le finale Allegro molto est tumultueux, à l'image du sort tragique de l'héroïne, dans les accents comme désespérés de la flûte, comme des cris de frayeur. Et tout semble s'apaiser dans une grande tristesse, à l'image des mots de la nixe sur le corps sans vie d'Huldbrand : « Je l'ai tué avec mes larmes ». Quant à la Ballade op.288 (1910), chant du cygne de Reinecke, elle enchaîne trois parties, sombre et angoissée puis mutine et joueuse, avant de revenir au climat crépusculaire du début.

Un autre musicien illustre cette même thématique aquatique, Carl Joachim Andersen (1847-1909), lui aussi conçoit sa Ballade et Danse des Sylphes op.5 pour flûte et piano comme un concentré des légendes nordiques. Le morceau enchaîne un prélude aux lueurs énigmatiques avec des sortes d'appels de cor dans le lointain, éléments chers aux romantiques. Puis l'entrée des sylphides, danse féerique de plus en plus agitée basculant dans une sorte de mouvement perpétuel qui n'est pas sans rappeler, dans sa partie pianistique solo la Danse macabre de Saint-Saëns. Et une coda virevoltante. La pièce montre combien le musicien virtuose de l'instrument, le traduit dans « une sonorité charnue et une technique fluide », souligne Kossenko. L’Étude op.21 N°4 pour flûte seule est fantomatique dans ses variations tour à tour vives et langoureuses.

Le programme joint habilement en contrepoint quelque pages pianistiques d'Edvard Grieg, puisées essentiellement dans l'immense vivier des Pièces lyriques que le compositeur danois a écrites tout au long de sa vie. Ce sont des miniatures souvent ensorcelantes, surtout lorsque jouées, comme ici, sur un piano Bechstein de 1912. Ainsi de l'évanescente ''Sonnerie de cloche'', de l'évocatrice ''Chanson au berceau'' ou du fantomatique ''Scherzo''. La ''Marche des nains'', d'abord trottinante et presque oppressante dans ses répétitions obstinées, laisse place à un intermède plus lyrique.

Le choix méticuleux des instruments apporte aux interprétations une indéniable aura. Un Steinway de 1855 encore pour les duos avec flûte. Et pour ce qui est de cet instrument, une flûte Meyer, confectionnée à Hanovre en 1855, pour la Sonate de Reinecke, ou une autre du même facteur, mais de 1880, pour la Ballade de celui-ci ou telle pièce d'Andersen. Au fil de ces pages, où le merveilleux côtoie le légendaire, et toujours empreintes d'un grand lyrisme, on est happé par la douceur que leur apporte le jeu d'Alexis Kossenko. Comme il en est du toucher immaculé de Vassilis Varvaresos, ajoutant à la magie de ces pièces comme au raffinement de celles de Grieg.

Ils sont enregistrés avec soin dans une acoustique pleine d'atmosphère et un extrême relief dans l'interaction de la flûte et du piano.

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Texte de Jean-Pierre Robert

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