Concert : Marc Minkowski et Les Musiciens du Louvre en concert à l’Auditorium de Radio France
Un seul compositeur au programme de l’ensemble des Musiciens du Louvre dirigé par Marc Minkowski : Mozart et ses trois dernières Symphonies.
LA SUITE APRÈS LA PUB
|
C’est en 1788 que Mozart compose ces trois dernières Symphonies dans un laps de temps sidérant puisque ces œuvres naissent entre juin et août de cette même année, soit trois ans avant la disparition tragique du compositeur âgé de seulement trente-cinq ans !
On ignore totalement quelles sont les motivations de Mozart quant au pourquoi de la mise en chantier de ces compositions formidables qui mettent un point final à la gigantesque liste de Symphonies élaborées pendant cette trop courte existence. Ce qui est certain c’est que Mozart, fort meurtri par le peu de succès rencontré auprès du public à l’égard de ces trois Symphonies, va déserter ce type de compositions semblant par la suite concentrer ses efforts sur la musique de chambre : Trios, Quatuors ou Sonates.
Le concert débutait donc avec la Symphonie N°39 K.543 qui s’avère la plus richement orchestrée de ces trois dernières Symphonies. Elle adjoint en effet aux deux cors deux trompettes, deux bassons, une flûte et deux clarinettes qui vont tenir un rôle primordial dans le Menuetto qui va ainsi prendre une allure de Sérénade ou de Divertimento.
La Symphonie N°40 en sol mineur était la deuxième Symphonie figurant dans ce concert. Composée dans l’étrange et inquiétante tonalité de sol mineur, elle semble renouer avec la Symphonie N°25 K.183 qui elle aussi évolue dans cette sombre tonalité. Disposant des quatre mouvements habituels, elle débute par un Allegro molto à l’atmosphère oppressante, qui semble anticiper les premières Symphonies de Schubert. Le dispositif orchestral utilisé par Mozart surprend par l’absence non seulement des trompettes (seuls les deux cors sont conservés) mais aussi des timbales ; en revanche les clarinettes sont conservées, apportant ainsi un surcroît émotionnel à cette Symphonie délibérément orientée vers le mystère.
C’est avec la Symphonie N°41 « Jupiter » K.551 qu’allait prendre fin ce concert. Elle débute par un Allegro vivace qui semble manifester un attrait irrépressible pour l’opéra, genre où le génie mozartien s’incarne avec une force évidente. Curieusement, le Menuetto occupe une place non négligeable dans cette ultime Symphonie N°41. Il anticipe d’une certaine manière la virulence éclatante du Finale, s’achevant sur un fortissimo saisissant.
LA SUITE APRÈS LA PUB
|
Marc Minkowski et Les Musiciens du Louvre obtiennent un succès phénoménal bien mérité de la part d’un Auditorium archicomble. On retiendra en particulier l’interprétation nerveuse, fiévreuse du premier mouvement de la Symphonie N°40 K.550 que Marc Minkowski s’ingénie obstinément et avec raison à tirer vers le tragique.
Les trois dernières Symphonies de Mozart revisitées avec force par Marc Minkowski et les Musiciens du Louvre.
Texte de Michel Jakubowicz
Plus d’infos
- Wolfgang Amadeus Mozart
- Symphonie N°39 en mi bémol majeur K.543
- Symphonie N°40 en sol mineur K.550
- Symphonie N°41 en ut majeur K.551 « Jupiter »
- Les Musiciens du Louvre
- Marc Minkowski, direction
- Dimanche 12 décembre 2021, à 16 h
- Auditorium de Radio France
www.maisondelaradioetdelamusique.fr
Autres articles sur ON-mag ou le Web pouvant vous intéresser
Auditorium de Radio France, Mozart, Les Musiciens du Louvre, Marc Minkowski