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  • Michel Jakubowicz
  • Musique

Concert : Lars Vogt dirige l’Orchestre de chambre de Paris au Théâtre des Champs-Elysées

Lars Vogt Ian Bostridge

Mahler, Strauss, Fauré et Britten au programme de l’Orchestre de chambre de Paris dirigé par Lars Vogt, avec comme soliste le ténor Ian Bostridge.

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Des quatorze Lieder constituant le cycle Des Knaben Wunderhorn de Mahler, Lars Vogt en présente quatre parmi les plus significatifs de ce recueil. Le premier n’est autre que Des Antonius von Padua Fischpredigt qui se transformera en Scherzo de sa deuxième Symphonie composée en 1894. Revelge, qui fait partie de ces quatre lieder choisis par Lars Vogt, s’apparente par son rythme de marche hallucinant, macabre, à une armée de fantômes se dirigeant presque mécaniquement vers un champ de bataille peuplé d’ombres et de cadavres. L’avant-dernier lied "Wo die schönen Trompeten blasen" décrit une sorte d’univers hors du temps, inaccessible et lointain.

Métamorphoses de Richard Strauss était la seconde œuvre inscrite au programme de ce concert. Tout comme Les Quatre derniers lieder opus posthume de 1948, ces Métamorphoses pour vingt-trois instruments à cordes constituent l’ultime adieu au monde du compositeur confronté au désastre de ce conflit qui laisse une Allemagne en ruines. Richard Strauss structure cette partition presque funèbre d’une incroyable densité, à partir d’éléments empruntés à Beethoven et Wagner. Bien qu’uniquement instrumentale, cette œuvre ne renonce nullement au lyrisme qui imprègne tous les grands chefs-d’œuvre de Strauss tels que Der Rosenkavalier ou Arabella.

Gabriel Fauré figurait ensuite dans ce concert avec la Suite d’orchestre op.80, Pelléas et Mélisande dont la première exécution française aura lieu en 1902, dirigée par un chef d’orchestre remarquable : Camille Chevillard. En effet, on doit à ce chef d’orchestre émérite la création française de La Mer (1905) de Debussy ainsi que des Trois Nocturnes, de Rébecca (première scénique) de César Franck, jusqu’à la Symphonie N°5 de Charles Tournemire (1916).

Benjamin Britten faisait son apparition en fin de concert avec Five French Folk Songs dont la composition date de 1942 et qui sera exécutée dans sa version originale (voix et piano) en novembre 1944, Sophie Wyss étant accompagnée au piano par Benjamin Britten. C’est la version orchestrale réalisée par le baryton Martial Singher en 1948 et dirigée par le grand Fritz Busch et l’Orchestre de Chicago, que proposait Lars Vogt à la tête de l’Orchestre de chambre de Paris. Ces Five French Folk Songs restituent avec une pertinence rare l’essence même d’airs traditionnels issus du plus profond des campagnes françaises et témoignent sans conteste de la singulière admiration d’un des plus grands compositeurs anglais pour ce folklore bien connu et si admirablement remis ainsi en pleine lumière.

Saluons la performance assez stupéfiante de Ian Bostridge, passant sans effort de Des Knaben Wunderhorn de Mahler aux Five French Folk Songs de Britten (en français impeccable !). Au pupitre, Lars Vogt soulève avec passion et efficacité l’Orchestre de chambre de Paris dans Mahler, Strauss, Fauré et Britten. Vivement rappelés par le public, Ian Bostridge et Lars Vogt offrent en bis deux lieder de Schubert.

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Au total, un voyage inattendu effectué par l’Orchestre de chambre de Paris dans les univers respectifs de Mahler, Strauss, Fauré et Britten.

Texte de Michel Jakubowicz  

Plus d’infos

  • Mahler intime
  • Gustav Mahler : Des Knaben Wunderhorn, extraits (arrangement de Klaus Simon, Editions Universal)
  • Richard Strauss : Métamorphoses
  • Gabriel Fauré : Pelléas et Mélisande, suite
  • Benjamin Britten : Five French Folk Songs
  • Lars Vogt, direction
  • Ian Bostridge, ténor
  • Orchestre de chambre de Paris
  • Théâtre des Champs-Elysées
  • Jeudi 13 janvier 2022, à 20 h
    www.orchestredechambredeparis.com
    www.theatrechampselysees.fr



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