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  • Michel Jakubowicz
  • Musique

Concert : le Trio Wanderer interprète Schumann, Rivet et Beethoven à Radio France

Trio Wanderer

Le Trio Wanderer explore les chemins du romantisme germanique à travers Schumann, en faisant une halte dans le domaine contemporain illustrée par Christian Rivet puis en concluant ce concert avec l’incontournable chef-d’œuvre de Beethoven : le Trio opus 97 "à l’Archiduc".

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Tout au long des quatre mouvements de ce Trio N°1 en ré mineur op.63, Schumann accumule l’inquiétude, les rêves prémonitoires, seul le dernier mouvement (Mit Feuer) semblant renoncer à tout tourment, s’orientant vers une sorte de lumière cherchant à éclipser durablement les ténèbres. Schumann reviendra par deux fois au Trio avec piano avec le Trio pour piano N°2 op.80 et le Trio N°3 op.110, tous deux d’une facture moins sombre et torturée que ce premier Trio op.63. Bien que reflétant avec véhémence et passion toutes les caractéristiques du génie schumannien, cette œuvre a pourtant subi l’influence marquante de Johann Sebastian Bach, ainsi que celle du Trio N°1 op.49 de Mendelssohn, avec qui Schumann entretient une vive amitié.

Après cette plongée dans le romantisme allemand le plus noir, c’était ensuite au monde contemporain que le Trio Wanderer se trouvait confronté, avec Courant d’étoiles, une brève pièce pour Quatuor à cordes de Christian Rivet où l’onirisme se conjugue avec des paysages terrestres surgis de l’observation de scènes formées par le hasard, se transformant soudainement par la magie du regard en épisodes réalistes surprenants.

C’est avec l’ultime Trio de Beethoven, le N°7 "à l’Archiduc" que prenait fin ce concert du Trio Wanderer. C’est durant cette période de 1810 (le Trio N°7 de Beethoven datant précisément de cette année) que le compositeur vient de terminer la musique de scène d’un de ses chefs-d’œuvre : Egmont. Son Trio N°7 "à l’Archiduc" comporte quatre mouvements mais possède une particularité rare : les deux derniers mouvements s’enchaînent, assurant ainsi à l’œuvre une cohésion et une force peu communes dans ce Trio aux longueurs inusitées pour l’époque, puisqu’il dure presque quarante minutes ! Pendant toute sa durée, on découvre un compositeur évoluant au long de ces quatre mouvements dans une sorte de sérénité. Beethoven s’abstient de toute fureur, de toute brutalité conquérante ; bref nous sommes ici plus proches de l’esprit de la Symphonie N°6 "pastorale" que de la titanesque Symphonie N°5 qui semble vouloir jeter à bas les injustices flagrantes de notre monde.

Le Trio Wanderer qui officiait à l’Auditorium de Radio France rendait magnifiquement justice aux trois œuvres de ce concert. Il intériorisait avec une belle sensibilité les sombres emportements du Trio de Schumann, rendant à celui de Beethoven sa chaleur rayonnante et heureuse, apportant à la pièce de Rivet tout son mystère. Énergiquement rappelé par un public enthousiaste, le Trio Wanderer offrait deux superbes bis empruntés à Dvorak et à Haydn.

Schumann, Rivet et Beethoven interprétés avec une splendide énergie par l’un des trios les plus réputés : le Trio Wanderer !

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Texte de Michel Jakubowicz

Plus d’infos

  • Robert Schumann : Trio N°2 en ré mineur op.63
  • Christian Rivet : Courant d’étoiles
  • Ludwig van Beethoven : Trio en si bémol majeur opus 97 « à l’Archiduc »
  • Trio Wanderer
  • Dimanche 16 janvier 2022, à 16 h
  • Auditorium de Radio France
    www.maisondelaradioetdelamusique.fr



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