Concert : La Chimera fête ses vingt ans à la Salle Gaveau

La Chimera, dirigée par Eduardo Egüez, fête son vingtième anniversaire à la Salle Gaveau.

C’est principalement avec Claudio Monteverdi et Francesco Cavalli que s’ouvrait ce concert en première partie. C’est d’abord avec un extrait de l’opéra de Francesco Cavalli (Lamento di Apollo) tiré de son opéra Gli Amori d’Apollo e di Dafne que débutait ce concert précédé d’une Sinfonia d’Eduardo Egüez.

Francesco Cavalli (1602-1676) peut être considéré comme un successeur de Claudio Monteverdi et laisse derrière lui un nombre considérable d’opéras comme La Calisto, Giasone, L’Ormindo, La Doricles, Scipione Africano, La Didone, Xerse, créés pour la plupart à Venise. Claudio Monteverdi occupait bien sûr une place immense dans cette première partie de concert avec des extraits de son opéra le plus célèbre (L’Orfeo) avec « Dal moi Permesso amato » (La Musica). Le fameux air « Lamento della Ninfa » provenant du Huitième Livre de Madrigaux était aussi présent. Altri canti d’amor provenait lui aussi du Huitième Livre de Madrigaux de Claudio Monteverdi.

L’Angleterre était aussi présente dans ce concert avec un compositeur célèbre pour ses Ayres : John Dowland, auteur du Lachrimae datant de 1604 et de nombreuses pièces pour luth. L’extraordinaire Misa Criolla d’Ariel Ramirez (1921-2010), présentée dans un arrangement dû à Eduardo Egüez, marquait avec ferveur la fin de cette première partie.

La seconde partie s’orientait très nettement vers le XXe siècle et le XXIe siècle avec des compositeurs comme Leon Gieco, Romolo Leonardo & Amerigo Marino, Alfredo Le Pera & Carlos Gardel, Antonio Carlos Jobim, Enrique Cadicamo & Anibal Troilo, José Luis Aguirre, Daniel Reguera, Pedros Laurenz & José Maria Contursi et Violeta Parra. Cette dernière partie du concert permettait d’explorer l’Amérique du Sud avec des incursions dans le monde des Incas, du Brésil et de l’Argentine.

Dans ce concert, les voix féminines tiennent le haut du pavé avec des personnalités telles que Barbara Kusa, Céline Scheen, Susanna Moncayo, Maria Rewerski. Mais du côté des voix masculines, on remarquera la basse Nicolas Brooymans et surtout Luis Rigou, à la fois chanteur et phénoménal instrumentiste, usant avec une facilité déconcertante de différentes flûtes andines. Grand moment dans ce concert avec l’apparition du grand chef baroque Gabriel Garrido, dirigeant la Chimera dans Monteverdi. Gros succès de l’ensemble des forces musicales (La Chimera et le Chœur Mélanges sous la direction d’Ariel Alonso) qui termineront ce concert avec un air bien connu en Argentine : Gracias a la Vida de Violeta Parra, devenu une sorte d’hymne national argentin, symbolisant la lutte du peuple contre la dictature militaire sévissant en Argentine au début des années quatre-vingt-dix.

Un concert-anniversaire qui passe sans encombre du baroque à la musique populaire sud-américaine, dirigé avec maestria par Eduardo Egüez.

Texte de Michel Jakubowicz

Plus d’infos

• Barbara Kusa, Céline Scheen (sopranos), Susanna Moncayo, Mariana Rewerski (mezzo-sopranos), Zachary Wilder, Furio Zanasi, Pino de Vittorio (ténors), Nicolas Brooymans (basse)
• Luis Rigou, chant et flûtes andines
• Bïa Krieger, chant
• Gabriel Garrido, direction
• Chœur Mélanges, Ariel Alonso, direction
• Avec la participation de : Maximiliano Danta (contre-ténor), Hélène Arntzen (saxophone), Dmytro Kokoshynskyy (clavecin), Victor Hugo Villena (bandonéon)
• La Chimera, 20ème Anniversaire
• Eduardo Egüez, cordes pincées et direction
• Jeudi 17 mars 2022, à 20 h 30
• Salle Gaveau
  45, rue La Boétie
  75008 Paris
  www.philippemaillardproductions.fr
  www.sallegaveau.com 

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